11 octobre 2019

Chronique littéraire : Des hommes justes d'Ivan Jablonka (Seuil). Grand Prix des Lectrices Elle 2020. Sélection septembre 2019.

Des hommes justes d'Ivan Jablonka (Seuil).
Grand Prix des Lectrices Elle 2020. Sélection septembre 2019.
La relation homme-femme : un tumulte éternel.
Ivan Jablonka consacre sa monographie à l’histoire et aux perspectives de ces rapports conflictuels, mais nécessaires, car homme et femme pourraient-ils jamais se passer l’un de l’autre ? Leur destin est commun et c’est tant mieux !
 Pourtant la violence et l’amour s’entrecroisent, les déchirements perdurent, alors que des siècles se sont écoulés, émaillés de luttes pour que les femmes ne restent pas réduites à l’enfantement, à la perpétuation de l’espèce, subordination biologique avant d’être sociale.
Heureusement le vingtième siècle à pointé son nez, décisif en ce domaine, comme en bien d’autres.
 Est-ce à dire que par le passé les hommes ignoraient les qualités des femmes ? Bien sûr que non ! Mais ils les occultaient, délibérément, par peur de perdre leurs prérogatives…
Aujourd’hui, bien des femmes accèdent au pouvoir, politique, entrepreneurial. C’est que les hommes ont compris que leurs qualités particulières, empathie, écoresponsabilité, étaient en fait un plus pour l’entreprise ! Il n’y a pas d’angélisme…  Faut-il le regretter ?
Le Monde est ainsi fait et Ivan Jablonka montre qu’il existe bien des nuances dans la vie à deux. La souffrance reste souvent partagée. L’insatisfaction, l’inutilité du mâle, sa longévité réduite, demeurent, comme demeure la honteuse violence physique parfois faite à ses compagnes…
Malgré le retour des religions qui enserrent à nouveau les femmes dans le carcan de soi-disant volontés divines, l’espoir reste entier, et les évolutions  sont loin d’être négligeables.
La déclaration des droits de l’homme en a posé les bases, car, en français, homme doit être pris dans une acception plus large, les hommes, ce sont les hommes ET les femmes ; leurs droits sont égaux, sans quoi rien ne sera jamais possible, rien ne sera jamais, ni authentique, ni acceptable.
Elizabeth Badinter avait déjà amorcé cette réflexion sociétale, qui n’est pas restrictivement d’ordre universitaire et qui nous concerne tous.
Et tout d’abord : qui sommes-nous au premier niveau ? Quel est notre comportement avec nos proches ? Sommes-nous cohérents avec nos idées, nos principes ?
Comme pour le respect de l’environnement, dans notre cercle familial, professionnel, une morale personnelle n’est-elle pas nécessaire ? Un respect mutuel ne doit-il pas s’instaurer de lui-même, comme une évidence ?
Ivan Jablonka aborde cette question à la fin de son excellent livre, de manière touchante et avec beaucoup d’humilité.
Il y a dans le statut des femmes une simple question de justice.  Rendons justice aux femmes et les hommes ne pourront qu’y gagner une fierté, non pas née d’une stupide domination virile, mais une fierté de solidarité, de respect, d’amour véritable.  

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