31 juillet 2020

Chronique littéraire : Journal d’un amour perdu d’Éric-Emmanuel Schmitt (Albin Michel).


Ce roman impressionnant de sincérité, d’amour, d’humilité, m’a littéralement bouleversée.
L’incipit est l’un des plus percutants que j’aie lus :
« Maman est morte ce matin et c’est la première fois qu’elle me fait de la peine. »
Il me rappelle celui de l'un des mes ouvrages préférés, L'étranger de Camus : «Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas.»


Comme pour le titre, d’ailleurs, la force de la simplicité nous plonge dans un témoignage intense.
Un ouvrage d’une grande sensibilité sur des thématiques difficiles à traiter telles que le deuil, la douleur, le suicide.
Beaucoup de sagesse et de grandeur d’âme dans cet ouvrage :
«La vraie sagesse ne revient pas à détenir des certitudes mais à apprivoiser l’incertitude.»
Un récit dans lequel l’auteur, le créateur se révèle :
«Le livre m’accapare. J’en suis moi-même abasourdi : rien ne m’empêche de créer, aucun accablement, aucune inflammation. Ecrire m’apporte le salut.
Comment font ceux qui ne détiennent pas cela ? »
« Une vie de création ne se révèle pas une vie de domination, mais une vie de servitude. On donne tout de soi à l’œuvre qui veut naître.»
Un livre qui aide à faire son deuil et sera source d’espoir pour de nombreux lecteurs.
Je citerai également la fin de ce témoignage qui m’a particulièrement touchée :
«Quoique morte, Maman n’est pas mortelle. Elle demeure en moi, le meilleur de moi, mon aspiration à l’essentiel. Attendez que ma joie revienne ? Elle est revenue.
Maman est vivante ce matin, et ce n’est pas la dernière fois qu’elle me donnera de la joie.»

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Gabriel et Marie-Hélène.