22 février 2021

Interview de Reine Andrieu (L'hiver de Solveig, Éditions Préludes).

Quand avez-vous commencé à écrire ?

Il y a six ans, j’ai eu l’opportunité d’aller vivre en Guyane. C’est là-bas que je me suis décidée à prendre la plume. Jusque-là, je ne m’étais jamais autorisée à le faire, sans doute par manque d’audace, car l’envie était bien présente, depuis longtemps. En Guyane, sans activité professionnelle, je disposais de tout le temps nécessaire. J’ai alors écrit un tout premier roman que j’ai autoédité et qui a reçu, à ma grande surprise, un bon accueil. Cela m’a encouragée à poursuivre. C’est ainsi qu’est né L’hiver de solveig. 

Quelles sont vos principales influences, sources d’inspiration ?
Je pense pouvoir affirmer que chaque livre lu influence un auteur, et chaque scène de la vie quotidienne peut être une source d’inspiration… Ai-je conscience de ce qui m’inspire ou influence ma manière de tisser des histoires et de les raconter au lecteur ? Je n’en suis pas sûre… La littérature, le cinéma, les faits marquants de l’Histoire ou de l’actualité, les personnes que je rencontre sont autant de sources d’inspiration. Parfois, nous parvenons à identifier ce qui nous a inspirés, mais pas toujours. Je crois qu’au départ, il y a surtout l’envie d’écrire sur un thème, un type d’histoire, un personnage particulier (dans L’hiver de Solveig, la fillette, par exemple). L’inspiration vient naturellement ensuite. Puis, lorsque dans mes romans, j’aborde un sujet particulier, par exemple, le sort des demi-juifs dans la Wehrmacht, je pars en quête de documentation pour nourrir la fiction.

Une lecture fondatrice ?
Certains auteurs identifient parfaitement quel est LE livre qui les a amenés à la lecture ou à l’écriture. J’aimerais pouvoir répondre clairement, c’est CE livre-là. Je crois que, dans mon cas, il y en a plusieurs. Si je dois n’en citer qu’un, lorsque j’étais adolescente, une amie m’avait offert Le palanquin des larmes, de Chow Ching Lie. C’était l’histoire (vraie) d’une jeune Chinoise mariée de force. Ce livre m’avait marquée, car j’avais senti s’éveiller ma conscience, mon esprit critique. C’était la première fois aussi qu’un livre me faisait voyager si loin et me faisait découvrir une autre culture que la nôtre. J’avais eu jusque-là des lectures plutôt récréatives ou, à l’inverse, imposées par l’institution scolaire. J’ai sans doute pris conscience à ce moment-là du vrai pouvoir de la lecture. Pour ce qui concerne l’écriture, lorsque j’étais bibliothécaire, je vivais au milieu des livres et côtoyais parfois des auteurs. Je pense que c’est dans ce bouillon de culture qu’est née mon envie d’écrire, de raconter des histoires. 

Vos cinq romans préférés ?
C’est difficile de n’en sélectionner que 5… Et puis un roman que l’on aime à une époque de notre vie peut nous sembler moins essentiel à un autre moment… Mais je vais tenter l’exercice :
Jane Eyre, de Charlotte Brontë
Les raisins de la colère, de John Steinbeck
Le petit prince, d’Antoine de Saint-Exupéry 
L’œuvre, d’Émile Zola
Le cœur glacé, d’Almudena Grandes

Exercez-vous une autre profession ? Si oui, comment gérez-vous les deux ?
Avant de commencer à écrire, j’étais bibliothécaire, mais pour l’instant je me consacre à plein temps à l’écriture.

Avez-vous de petites manies d’écrivain ? 
Depuis que j’ai découvert les « cartes mentales », j’adore mettre le roman en cours d’écriture sous cette forme. J’ai l’impression d’y voir plus clair ! Je la fais évoluer au fil de l’avancement de mon récit. 

Et puis je me suis lancé un petit défi : insérer une même phrase dans chacun de mes romans. À charge pour moi de trouver de quelle manière l’intégrer dans l’histoire en cours.

Le mot de la fin ?

J’ai lu il y a quelques années le livre de Colum McCann, Lettres à un jeune auteur. J’avais relevé cette phrase que je trouve très juste : « Un auteur doit lire. Lire, lire et lire. Tout ce qui se présente à lui. Un bon bouquin fera basculer son univers, bouleversera sa façon d’écrire. »

Pour aller plus loin

Notre chronique de L'hiver de Solveig
Nos chroniques d'autres ouvrages des Éditions Préludes :
Le marin de Casablanca  de Charline Malaval*
Si je mens tu vas en enfer de Sarah Pinborough
Cachemire rouge de Christiana Moreau*
Notre part de cruauté d'Araminta Hall
Le chant du Perroquet de Charline Malaval
Lumière sur Chistiana Moreau
Interview de Charline Malaval

* ouvrages sélectionnés dans La fureur de lire, notre anthologie littéraire.

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