Souvenirs, nostalgie, mélancolie d’un temps qui passe et semble ne jamais vouloir s’arrêter, s’entremêlent tout au long de ces 15 nouvelles illustrées.
L’amour répond au désespoir, la colère et les regrets donnent de la voix, puis s’effacent au profit de la résilience... et de l’absurde.
Ce recueil contient également L’Eldorado, une nouvelle inédite qui devait figurer dans Espoir, sors-moi du noir, mon premier roman paru fin 2017.
L'Enfant fou est intense. Il tord les tripes mais adoucit les cœurs. Emilie.
Il y aura à vos côtés comme un ami qui aura compris vos douleurs.
Ph. P.
Brian Merrant
Interview
Quand as-tu commencé
à écrire ?
À 7 ans, c’était un très court paragraphe sur Zorro après
avoir vu un épisode à la télé. En fait je n’ai pas réfléchi et je n’avais même
sûrement pas conscience que ça voulait dire « écrire un texte » ! Mais la période
qui a vraiment marqué mon attrait pour l’écriture a été le collège, grâce
notamment à une professeure de français que j’appréciais beaucoup et qui m’a
encouragé sur cette voie.
Quelles sont tes
principales influences ?
Au lycée, on nous faisait lire des classiques que je n’ai
jamais réussi à apprécier, jusqu’au jour où on nous proposa Les Fleurs bleues de Raymond Queneau. Ça
a été une sorte de révélation, j’ai adoré sa voix, son usage de l’absurde. J’ai
pensé que c’était génial de raconter des choses absurdes qui signifiaient quand
même quelque chose. Il y avait aussi un dessin animé que j’adorais (Le Noël de
Mickey), et plus tard on m’a dit que c’était tiré d’un livre. Découverte alors
de Dickens avec Un Chant de Noël, autre
révélation, autre influence… L’ambiance contemplative très British d’un Dickens
et le maniement des mots et de l’absurde par Queneau (et Raymond Devos aussi)
m’ont marqué. Les films L’Etrange Noël de
Mr Jack et Il faut sauver le soldat
Ryan ont été des chocs visuels, une immersion là aussi dans des univers
radicalement différents mais qui proposent tous deux beaucoup d’émotions, de
sensations, à travers des héros différents.
C’est un peu tout ça qui m’a influencé : la singularité d’un
univers, la façon de le modeler et de le rendre crédible, mais surtout l’angle
utilisé pour aborder une histoire. Ces auteurs et réalisateurs m’ont montré
qu’on peut dire énormément (et transmettre des émotions) avec beaucoup de
simplicité et très peu d’artifices. En fait je crois que c’est la simplicité et
la profonde sincérité de leur démarche créatrice qui m’ont attiré. Mais là je
commence à être un peu trop bavard alors je passe à l’autre question 😊
Quelles sont tes
principales sources d’inspiration ?
Ma nature d’introverti patenté me pousse à être très en
retrait dans la vie courante, ce qui me permet inconsciemment (il me semble)
d’absorber ce qui se passe aux alentours. Des sons, des images, des odeurs…
C’est donc le quotidien qui va m’inspirer. Une balade en forêt, une discussion,
une musique, une image… Ça n’a rien d’original en réalité puisque nous baignons
dans un monde qui nous sollicite de toutes parts et met tous nos sens en éveil.
Chacun, ensuite, selon sa propre sensibilité, fera le tri et sera plus ou moins
influencé par ce qu’il ressent du monde.
Une lecture
fondatrice ?
Ça de Stephen King… Je me souviens parfaitement de sa lecture.
C’était là encore au collège, et avec mon meilleur copain de l’époque on
s’était mis en tête de lire le même livre. C’était Ça… Et tous les jours, le matin quand on se retrouvait, on se
racontait notre lecture de la veille. Ça
a été fondateur car on se racontait nos ressentis comme s’il s’agissait de
faits réels, comme si ces gamins de Derry étaient devenus nos amis. C’était
plus qu’une histoire, c’était devenu un rendez-vous, une véritable proximité
avec l’univers créé par l’auteur. J’en garde un souvenir très prégnant et ému
(Arnaud si par hasard tu lis ça, je n’ai pas oublié non plus la BD avec
Grippe-Sou !)
Tes 5 romans préférés
?
Ça (forcément), la
trilogie du Seigneur des Anneaux
(autre lecture fondatrice), Un Chant de
Noël, Les Contemplations (ce
n’est pas un roman mais c’est une telle merveille qu’il doit figurer ici), et Régis (un roman indé, oui, parfaitement
!)
Comment gères-tu tes
diverses activités ?
Tout simplement en fonction du planning des sorties, pour ce
qui est des ouvrages des Editions Nouvelle
Bibliothèque. Pour mes bouquins, je n’écris que lorsque j’ai la certitude
d’avoir un truc à raconter et que je ressens quelque chose. Sans ça, impossible
d’écrire une ligne. Si un auteur me contacte pour réaliser la couverture d’un
de ses ouvrages, je le place dans mes priorités en fonction de mon planning.
Tout est question d’organisation !
As-tu des petites
manies d’écrivain ?
Pas vraiment, en tout cas pas du genre de devoir écrire
entre 14h17 et 15h28 sur du papier bleu à petits carreaux ! À partir du moment
où je suis installé devant l’écran, je laisse venir. Il n’y a qu’une manie que
j’ai : je ne peux pas écrire dans le silence total ou en musique. La musique
c’est vraiment rédhibitoire, ça me déconcentre. Alors j’ai trouvé une parade en
mettant « RainyMood » en fond sonore. Comme ça je n’ai que le son de la pluie
qui tombe, c’est très apaisant et c’est le meilleur compromis entre le silence
et la musique. Enfin, la pluie c’est aussi une musique, en quelque sorte !
Un mot de la fin ?
Merci de m’avoir proposé cette entrevue 😊
Un jour les hippocampes domineront le monde ! (mais pas
aujourd’hui, on a piscine)
Notre chronique
L'enfant fou est un recueil de nouvelles assez inclassables : tour à tour poétiques, absurdes, dures, douces, toutes touchantes, écrites comme si elles étaient sculptées, avec amour !
Un bien beau recueil qui nous a séduits par son écriture fluide et délicate et ses thématiques troublantes : le temps qui passe (ce qui nous concerne tous !), nos questionnements, les remords, les regrets que l'on peut éprouver, presque toujours avec des personnages sans noms, ce qui transforme presque certaines nouvelles en allégories.
Un ouvrage fort et poignant, qui nous renvoie à nous même, à nos failles, nos difficultés passagères, notre propre sensibilité.
Un auteur jeune et extrêmement talentueux à bien des égards, puisqu'il est également graphiste de grand talent et auteur (en particulier !) de la couverture du Feu secret.
Merci Brian pour ce superbe recueil dont toutes les recettes seront reversées à l'association Vaincre la Mucoviscidose.
Belles découvertes que les illustrations de cet ouvrage du site Unsplash.
Et pour conclure, cette interview pour le magazine littéraire de Michel Cordeboeuf, sur RCF Poitou
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