05 février 2019

Chronique littéraire jeunesse : Les aventures d'Edgar Nelson de Franck Driancourt (Éditions Nouvelle Bibliothèque).

Quatrième de couverture
En vacances chez ses grands-parents, loin de ses amis, de sa console et de ses habitudes, Edgar va découvrir malgré lui, un monde fantastique. Un monde qui le transportera de l'autre côté de l'Atlantique, dans le Mississippi, au milieu du dix-neuvième siècle. Il y fera la connaissance de Tom Sawyer, Huckleberry Finn, Becky et... retrouvera oncle Christophe.

Au coeur d'une machination diabolique, il tentera l'impossible pour arracher son oncle des griffes de la mort.

L'auteur
Originaire de la région parisienne et élevé au bon air de la Normandie, j’ai grandi entouré de livres et bercé par les histoires que me racontait ma grand-mère. Très tôt, j’ai développé cette faculté de créer des personnages, de les animer et de les mettre en scène pour satisfaire mes fantasmes imaginaires. Ce n’est pourtant qu’à l’adolescence que je me suis mis en quête de mes propres lectures. D’aussi loin que je me souvienne, le premier roman que j’ai choisi était de la plume d’Abraham Merritt : « les habitants du mirage ». J’ai ensuite enchaîné les lectures jusqu’à me forger mes propres modèles. Le monde fantastique est sans doute celui qui m’a le plus conditionné dans ma jeunesse et armé pour affronter la vie d’adulte.

Un travail, une vie de famille et quelques années plus tard, les personnages que j’avais créés se sont réveillés, plus matures, dans des mondes bien délimités. Ils sont venus frapper aux portes de ma conscience lorsque je m’endormais le soir. Puis, une nuit d’insomnie, je me suis assis pour écrire une ligne, une page, un chapitre… Soudain, les idées se sont enchaînées et l’envie d’écrire si longtemps refoulée m’a submergé.

Aujourd’hui, je ne pourrais pas me passer de ce mode d’expression. J’adore écrire et partager mes histoires avec ceux qui m’entourent. Edgar est né d'un devoir que mon fils devait faire pour le collège : une rédaction. Nous avons créé ce personnage qui est une sorte d'avatar de lui-même. Je lui ai proposé de pousser un peu plus loin l'exercice et d'en profiter pour écrire un livre tous les deux, dans le but d'améliorer son français.


Mon fils m'a lâchement abandonné pour retrouver sa console de jeu et j'ai continué d'écrire sur Edgar parce que c'est un personnage qui me plaisait. Il est le premier de mes personnages à avoir conquis le public, mais ce n’est pas le plus intime. J’espère un jour avoir le courage de terminer cette histoire et de vous présenter ceux qui me suivent depuis cette première nuit d’insomnie, Shen, Sonjia et tant d’autres.



Interview de l'auteur 
Qui es-tu ? Quelles sont tes passions, qu’est-ce qui te fait vibrer ?
Qui suis-je ? Voilà qui mériterait une analyse psychologique approfondie, mais pour faire simple et pour ne pas effrayer les lecteurs potentiels, on ne dévoilera que ce qui est nécessaire. Avant d’être auteur, je suis un lecteur que l’on qualifiera d’ « opportuniste », qui sélectionne soigneusement les ouvrages qui alimenteront ses rêves et orienteront ses propres compositions. J’écoute beaucoup de musique et comme je sens que l’on va me demander quel style, je répondrai : du rock. Essentiellement des groupes français comme Indochine, ACWL, Oxygen, DaisyBox, Luke, Thiefaine. J’essaye de jouer de la guitare, mais je reste fébrile dans le maniement d’un instrument de musique. J’ai plus de facilité avec une plume, un stylo ou un clavier d’ordinateur. Cela reste pourtant un excellent exutoire.
J’adore aussi l’Histoire de France et je peux rester à arpenter les couloirs d’un château et me perdre dans ses jardins toute une journée. L’inspiration est souvent au rendez-vous lors de ces trop rares excursions.

Quelles sont tes principales sources d’inspiration ?
Tout ce qui m’entoure. Ça peut être une voix sur un quai de gare, une situation, une discussion entre amis… J’ai une imagination très fertile et j’arrive très facilement à me déconnecter de la réalité pour me réfugier dans ma bulle. Lors de ces absences, je joue différents scénarii d’une même scène et je compulse les informations dès que j’en ai l’opportunité.
J’aime bien ajouter à mes textes des personnes réelles, souvent des lecteurs qui ont apprécié mon travail et me l’ont fait remarquer. C’est une sorte d’hommage, un remerciement pour le soutien qu’ils m’apportent. Il y en a quelques-uns dans « Les aventures d’Edgar Nelson ». Je vous raconterai un jour comment est né Edgar Nelson.
La musique est un bon vecteur d’inspiration. Elle me renvoie à des moments clés de ma vie et me permet de faire remonter des souvenirs heureux et douloureux. Je peux écrire deux fois la même scène avec une approche totalement différente si je n’ai pas écouté la même musique. En relisant un passage écrit, je peux vous dire dans quel état d’esprit j’étais à ce moment précis.

Une lecture fondatrice ?
Pas nécessairement. Je me souviens que le premier vrai livre que j’ai choisi et lu avait été écrit par Abraham Merrit « Les habitants du mirage ». Je devais avoir quatorze ans. 


Mais l’auteur qui m’a le plus marqué est Robin Hobb et son ouvrage est arrivé très tardivement sur ma table de chevet.

Exerces-tu une autre profession ? Si oui, comment gères-tu les deux ?
Oui, je suis informaticien. Il n’est pas nécessaire de préciser où ni dans quel domaine, ça n’intéressera pas grand monde. Le travail passe avant l’écriture, c’est lui qui me nourrit. Mes histoires sont rédigées dans le train qui m’emmène à mon bureau et me ramène chez moi. Les réécritures et corrections peuvent être faites n’importe où, mais je mélange rarement travail et écriture.

Que représente la littérature pour toi ? la lecture ? l’écriture ?
Depuis que j’écris, je lis peu. Pas assez à mon goût, en tout cas. C’est pour cela que je suis très sélectif dans mes choix. Ça me chagrine un peu, car j’ai besoin de rêver. Énormément. Quant à l’écriture, elle me prend une heure par jour, rarement plus et très rarement le week-end.

Quel a été ton plus grand bonheur littéraire ?
Je viens de mentionner Robin Hobb. J’ajouterai Jean d’Aillon pour son immense talent à nous restituer des pans entiers de l’histoire de France dans ses romans historiques. Je n’ai jamais réussi à trouver son égal. Ça tombe bien, c’est un auteur prolifique et il me reste beaucoup de ses livres à lire.

Qu’éprouves-tu à la sortie d’un roman ?
De l’excitation et de l’angoisse. Je doute beaucoup de mon talent. D’ailleurs, l’écrire ici ne m’assure pas d’être talentueux. On me répète régulièrement que mes fictions sont abouties et invitent au rêve. Je vais finir par m’y faire et y croire.

Le (traditionnel) mot de la fin ?
Je n’aime pas le mot fin et j’espère, en ce qui concerne mes histoires, qu’il est encore très loin.

Notre chronique 
Un roman d’aventures magistral ! Edgar a perdu son oncle et, malgré tout, le rêve, les livres vont lui permettre de le retrouver. Ce roman jeunesse combine le fantastique, la quête, l’aventure, les voyages et nous tient en haleine de la première à la dernière ligne. En outre, il s’agit d’un superbe hommage à la littérature classique et en particulier à l'œuvre de Mark Twain.
Une plongée dans le sommeil pour le jeune héros, mais aussi une plongée dans les livres de son oncle Christophe lors de son séjour chez ses grands-parents.
Edgar va ainsi vivre des aventures aux côtés de son oncle - qui lui ressemble tant - et tenter de le sauver des griffes de Joe l’Indien, un escroc sans foi ni loi, qui vit dans le Mississippi de Tom Sawyer et Huckleberry Finn.
Edgar va ainsi nouer des amitiés avec ces jeunes gens prêts à tout pour leur nouveau compagnon. Une superbe histoire d’amitié, d’entraide et de lutte du pot de terre contre le pot de fer au cours de laquelle les enfants mèneront l’enquête comme de vrais shérifs !

Un voyage dans le temps par l’imaginaire, à travers les livres qui restent une fenêtre ouverte vers l’évasion, le rêve, même si l’on est frappé par la perte d’un être cher. Des mots qui sonnent juste et qui vont droit au cœur des plus jeunes comme des plus grands !  

Pour aller plus loin, les chroniques d'autres ouvrages jeunesse des Éditions Nouvelle Bibliothèque
Ukiak
Le gardien du rêve

14 commentaires:

  1. Ah ! Abraham Merrit, un point commun, j'ai lu et relu La nef d'Ishtar (une de mes chattes s'appelle Ishtar), Les habitants du mirage et Le gouffre de la lune... ;-) J'ai hâte de rencontrer Edgar.

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  2. Merci pour cet interview. Je note ce livre, je pense qu'il pourrait plaire à ma fille et moi.

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  3. Oh un interview sympas et un livre qui me donne envie de le découvrir. Merci

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  4. Eh bien, je suis sous le charme de ton avis ! Malgré mon âge, j'aime beaucoup la littérature jeunesse et lorsque tu parles d'une pépite, je ne peux que craquer 😉

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  5. J'aime beaucoup la couverture ! Sympa l'interview, bises

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  6. Il me fait très envie ce livre! Merci pour cette chouette découverte !

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    1. De rien Emilie ! Il est formidable en effet ! Un auteur à suivre !

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  7. Prochaine lecture numérique pour moi :D

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