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10 juillet 2020

Chronique littéraire : Des nouvelles du nord de Paname de Jimmy Trapon.

4ème de couverture 
Une plongée dans les bas-fonds de la Ville lumière à travers le regard cru d’un poète de la marginalité, lucide et désespéré. Une immersion dans la vie chaotique d’un philosophe de la déchéance. Un antihéros cynique rongé par des angoisses qu’il ne cesse de subir et de fuir. Un monologue intérieur aux parfums d’errances et de débauches. Un miroir noir, désabusé, sans concession sur les dérives du monde contemporain. Les réflexions d’un mort en sursis qui se raccroche à ses « tout petits riens ». Pour préserver l’ultime lueur. L’espoir que rien n’est tout à fait perdu. L’humour demeure et la tendresse n’est jamais loin. L’optimisme est peut-être cette poussière dorée qu’il faut chercher au quotidien.

Notre chronique
Voici un roman âpre, violent, qui touche au cœur et prend aux tripes, qui atteint au plus profond de soi. Une déchéance, un désespoir, une vie considérée comme ratée par le narrateur lui-même, un plongeon qui, semble-t-il, ne s’arrêtera jamais, jusqu’à une possible rédemption.
Un roman qui parle, qui nous parle et donne une voix à ceux qui en sont, la plupart du temps, privés. Qui donne la parole aux silencieux, aux invisibles, à ceux qui se considèrent comme « des courants d’air », ceux que l’on n’écoute pas, qui se démènent, parfois à tort et à travers, pour s’en sortir ou au contraire font tout (comme notre narrateur) pour s’enfoncer encore davantage dans la tombe qu’ils sont en train de creuser, dans un processus autodestructeur.
Un roman fort, brûlant, qui évoque aussi l’écriture qui pourrait être rédemptrice, si le narrateur (qui exerce un métier ennuyeux à mourir, alimentaire, et qui ne se sépare pas de son carnet rouge, pour écrire) y croyait et se faisait confiance…
Une fin ouverte et l’espoir malgré tout de gagner sa propre liberté !
Un roman qui est, à sa manière, très poétique et dont les thématiques sont essentielles dans notre monde en crise : absence de respect, de dignité, violence, solitude, maladie, mort, indifférence, égarements…
Un roman souvent cru et violent, à l’aune des sentiments de notre antihéros, un roman dans lequel fond et forme se marient parfaitement ! Un très beau livre urgent et nécessaire.

Biographie de l’auteur


Jimmy Trapon est chanteur et parolier du groupe « Dagara » depuis plus de dix ans. Édité pour la première fois en 2010 dans un recueil de nouvelles (Gino, Éditions Grimal), il publie son premier roman « Toutes les fins ont une histoire », en novembre 2015. « Des nouvelles du nord de Paname » est son second ouvrage.



Interview
Quel lecteur es-tu ?
Un lecteur frustré, je manque cruellement de temps pour lire tout ce que je souhaiterais lire. J’essaie de me tenir à un livre par mois.

Quelles sont tes principales influences ?
Il y a beaucoup d’écrivains dont j’admire le travail, j’imagine alors qu’ils m’influencent d’une manière ou d’une autre. En France, j’aime beaucoup Céline, Camus, Vian, ou encore Houellebecq. À l’étranger, je dirais John Fante et son fils, Dan. Mais aussi Bukowski, Orwell, Dostoïevski, Gret Easton Ellis…

Quand as-tu commencé à écrire ?
J’ai commencé à écrire dès que j’ai su écrire. Dès le plus jeune âge, l’idée de raconter des histoires me fascinait. J’écrivais des petits textes, des petites scènes… En grandissant, je rédigeais des nouvelles, pour le plaisir, que je gardais pour moi. Néanmoins, je dirais que j’ai commencé à comprendre et adopter la rigueur nécessaire au travail d’écriture depuis bientôt dix ans. 

Quel retour de lecteur/lectrice t’a le plus ému ?
Chaque retour positif est toujours émouvant, se dire qu’on a fait mouche auprès de parfaits inconnus est toujours assez grisant.

Quand écris-tu ? As-tu un rituel d’écriture ? de petites manies d’auteur ?
Je peux écrire n’importe quand et (presque) n’importe où. Je n’ai pas de rituel particulier, hormis le silence. J’apprécie écrire dans le calme complet. N’entendre que la musique des mots qui s’allongent sur l’écran de mon ordinateur.

Quel a été ton plus grand bonheur littéraire ?
À cinq ou six ans, quand j’ai lu mon premier livre tout seul. C’était une histoire de poisson qui s’était perdu dans la mer et cherchait ses parents. Ma première influence sans doute !

Es-tu en train d’écrire un nouveau roman ?
Je suis sur un nouveau projet depuis quelques mois, toujours avec le même personnage-narrateur au centre de l’histoire.

Le mot de la fin ?
Merci à vous pour le travail remarquable que vous faites !

Avec plaisir Jimmy ! 






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