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28 février 2022

Chronique littéraire : Laissez-moi vous rejoindre d’AMINA DAMERDJI (Gallimard, collection blanche).

Présentation de l’éditeur
« Je ne peux pas dire que nous ayons pris les armes pour ça. Bien sûr que nous voulions un changement. Mais nous n’avions qu’une silhouette vague sur la rétine. Pas cette dame en manteau rouge, pas une révolution socialiste. C’est seulement après, bien après que, pour moi en tout cas, la silhouette s’est précisée. »
Cuba, juillet 1980. En cette veille de fête nationale, Haydée Santamaría, grande figure de la Révolution, proche de Fidel Castro, plonge dans ses souvenirs. À quelques heures de son suicide, elle raconte sa jeunesse, en particulier les années 1951-1953 qui se sont conclues par l’exécution de son frère Abel, après l’échec de l’attaque de la caserne de la Moncada.
L’histoire d’Haydée nous plonge dans des événements devenus légendaires. Mais ils sont redessinés ici du point de vue d’une femme, passionnément engagée en politique, restée dans l’ombre des hommes charismatiques. Ce premier roman offre le récit intime et pudique d’une grande dame de la révolution cubaine gagnée par la lassitude et le désenchantement, au seuil de l’ultime sacrifice.


Notre chronique
Un premier roman puissant et sobre à la fois. Une écriture fine, ciselée. Une intrigue qui mêle passé, présent, qui nous invite à découvrir le parcours de cette femme hors du commun et des combats de ce pays. Une histoire foisonnante de faits historiques, passionnante de bout en bout, dans laquelle, en outre, nous découvrons un Fidel Castro débutant en politique, les difficultés de l’opposition à un moment où le pouvoir est verrouillé, les rêves et illusions de jeunes combattants révolutionnaires dont une guérillera qui est allée jusqu’au bout pour défendre ses idées, y compris le combat armé.
Une protagoniste forte et droite : Fidel Castro dira d'elle "Jamais une femme cubaine n'a manifesté autant d'héroïsme et de dignité."
“Je ne cherche pas à attirer la pitié. Je sais que, pour beaucoup, je resterai cette dirigeante au coeur sec, capable d’expulser d’un battement de cils, et pour un mot de travers, un des meilleurs poètes d’Amérique. Oui, on m’a dit que j’ai été dure avec Allen Ginsberg. Mais savoir assembler joliment les mots sur une feuille n’est pas une excuse pour débiter des inepties.”

Une femme qui, emprisonnée, maltraitée, menacée de torture et de mort, a dit aussi : "Mourir pour la patrie est vivre."

Quand on a voulu rendre le monde meilleur, plus juste, et que la peine et le désenchantement vous submergent...

Pour aller plus loin


Dans les médias
« La jeune femme qui vivait chez ses parents à Encrucijada, ce petit village ­cubain au milieu des champs, ne pouvait deviner, au seuil des années 1950, qu’elle allait être happée par la grande histoire, celle qui se trouve soudain bouleversée par une révolution. Trente ans plus tard, Haydée Santamaría (1923-1980), devenue la seule femme à avoir accédé au Comité central, revient avec nostalgie sur ces années de lutte contre le pouvoir de Batista : « N’oubliez pas que ces hommes que notre jeunesse découvre dans ses manuels, moi, je les ai aimés », lui fait dire Amina Damerdji, qui embrasse la vie de ce superbe personnage de femme dans son premier roman, Laissez-moi vous rejoindre. »
Gilles Heuré, Télérama

« Amina Damerdji raconte avec sensibilité l’histoire et les tourments d’une grande figure de la révolution cubaine, hantée jusqu’à sa disparition dans les années 1980 par cette tragédie. Un premier roman passionnant sur une femme engagée et inspirante. »
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