Merci du fond du cœur Sylvie pour ce superbe ressenti !
Dans cet ouvrage deux époques, deux relations père-fils, deux histoires d’amour, deux quêtes qui doivent rester secrètes se retrouvent entrelacées dans un captivant montage en parallèle.
Les correspondances établies offrent une symétrie qui en elle-même a du sens, reliée au mystère de l’existence, à l’harmonie dans le chaos et à l’ordonnancement de l’univers... et aiguisent indifféremment suspense intense et empathie pour les personnages.
Il parle aussi de deux obscurités, celle d’un Moyen-âge – réinventé – accablé par des dogmes qu’il ne fait pas bon remettre en question, et celle d’un monde post-apocalyptique où l’humanité est condamnée à vivre sous terre.
Cette double temporalité nous ramène par ailleurs aux questions essentielles : quelle que soit l’époque, quelles valeurs faut-il préserver coûte que coûte ? Que faut-il sauver à tout prix ?
Pour retrouver la lumière, il faudra plus que la bravoure, qui peut être mise au service du pire, plus que la résilience, qui peut inciter à endurer l’insupportable, plus que la ténacité qui peut devenir un entêtement déraisonnable. Il va falloir le vrai courage de l’esprit critique, de la résistance et de la désobéissance. Surtout.
Inutile de dire à quel point les préoccupations des auteurs suscitent un écho dans nos craintes et questionnements actuels, nous remettant en mémoire la pleine signification du mot « dystopie », un cri d’alarme qui alerte sur des idéaux catastrophiques et les dérives inquiétantes d’une société donnée. (N’oublions pas que « dys » évoque l’erreur, ce qui va de travers et finit par nous dépasser...)
Nos héros, alchimistes, médecins, gens de bonne volonté, osent penser et agir autrement pour le bien commun. Ils, elles, sont de tous les temps.
Ce n’est pas un hasard si l’œuvre au rouge, la dernière étape du processus alchimique, se trouve sous le signe du soleil – principe d’énergie indispensable à toute vie – incandescente comme lui, porteuse de destruction pour accomplir progrès, réconciliation et rédemption.
Soleil perdu hélas, à moins que ? ...
Ce livre est magnifique, sa fin bouleversante. Et il nous rappelle qu’il faut voler le feu, comme Prométhée, encore et encore, autant de fois que nécessaire.
Pour aller plus loin
Quatrième de couverture
Les auteurs tracent les destinées croisées d'alchimistes et de médecins liés par le feu, cet élément mystérieux source de vie et de destruction. Entre recherche de la pierre philosophale, manipulation génétique, pillage et pouvoir des sectes dans un univers humain d'après Apocalypse, les protagonistes de ce récit envoutant se trouvent confrontés à des défis qui mettent à rude épreuve leur résilience et leur humanité.Des quatre éléments, le feu est le plus étrange. Foyer des fours d'alchimistes, étincelle des barillets d'armes, rayonnement destructeur du soleil, énergie vitale, il est le fil conducteur de ces histoires en miroir où les personnages, qui cherchent à l'apprivoiser, se retrouvent malmenés par les embûches, les jalousies et les conflits que le monde déchaîne autour d'eux. Réussiront-ils à parvenir au bout de leur quête dans un ultime défi dont, pour certains, dépend la survie même de l'espèce humaine ? Les hommes doivent s'unir, s'accepter. Mais, au bout du compte, ne resteront-ils pas toujours les mêmes, incapables de s'entendre et de s'entraider pour faire front ?Un ouvrage où un passé qui sonne vrai et un futur imaginé se télescopent, instillant l'idée que la nature humaine reste à tout jamais hantée par les mêmes interrogations. La vie vaut-elle la peine d'être vécue ? Quelle est notre place dans le monde qui nous a fait naître ? Un récit haletant, addictif, original dans sa forme, une fable, une quête du Graal où les interrogations sur soi sont doublées d'aventures qui laissent au lecteur peu de temps pour reprendre son souffle.
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Gabriel et Marie-Hélène.