Nous sachant navigateurs, des amis nous ont souvent demandé : vous avez un permis ?
Et la réponse les a bien sûr étonnés : non, nous n’avons pas de permis !
Quand il s’agit de passer un permis, la législation française ne tient compte que de la puissance du moteur d’un bateau. Or, sur un voilier, les moteurs sont en général de faible puissance (le nôtre fait 19 chevaux). Ce constat est assez sidérant dans un pays aussi procédurier que le nôtre. Et c’est pourtant la réalité. N’importe quel quidam peut louer un voilier de douze mètres et de dix tonnes pour partir à l’aventure sur la mer sans aucune connaissance des dangers potentiels !
Les accidents de voiliers causent une cinquantaine de décès par an. C’est peu évidemment quand on compare aux accidents de la route. Mais, il ne faut pas oublier qu’il y a beaucoup moins de voiliers que de voitures !
En ce qui nous concerne, la prudence a toujours été de mise. Nous avons pris des cours de voile et de cartographie dans un club avant de nous lancer. Cela ne nous a pas empêchés d’avoir un gros pépin au cours de notre première sortie en mer, mais nous avons su en tirer les leçons !
Les mêmes amis nous ont également fait cette remarque, logique pour beaucoup : Heureusement vous naviguez le long des côtes, c’est moins dangereux !
Méfions-nous des évidences ! Naviguer le long des côtes (caboter) est beaucoup plus dangereux que de naviguer en haute mer !
Depuis la plage, le terrien voit la mer comme une grande piscine, mais ce n’est absolument pas une piscine. La mer est vivante, mobile, changeante, capricieuse, imprévisible. Les marées découvrent souvent des rochers sur lesquels on est passés quelques heures auparavant. Un mauvais calcul et c’est le choc. Il y a sous l’eau (et tout particulièrement en Bretagne) ce que les marins appellent des cailloux. Dans certains cas, ces cailloux sont très gros. Ils font même des îlots à marée basse sur lesquels les promeneurs vont ramasser des moules.
Alors, on le voit, la connaissance des cartes marines est importante, car les GPS de navigation ne sont pas comme les GPS de voiture : il n’y a rien de programmé à l’intérieur, et c’est au marin d’entrer les données qui décideront de la route à suivre. On voit souvent dans les médias, sur les réseaux sociaux, des vidéos de voiliers échoués. De toute évidence, ces malheureux marins n’ont pas assez étudié leurs cartes ou ont été déportés par le vent ou les courants, car la météo est vitale. Bien des plaisanciers n’en tiennent pas assez compte, étant souvent pris par le temps (c’est le cas de le dire !) : on n’a qu’un week-end, il faut sortir ! Rien n’est plus risqué, car lorsque la météo se détériore, le bateau, qui nous paraissait imposant à quai, devient vite un fragile esquif sur la mer déchaînée.
La côte est rassurante avec ses phares, ses clochers, ses éoliennes, qui sont autant d’amers, autrement dit des repères pour le navigateur (une bonne paire de jumelles est indispensable), mais à certains moments, le brouillard, la pluie s’en mêlent, et là, on ne voit plus rien !
Que toutes ces difficultés ne vous rebutent pas !
Faire de la voile est une petite aventure en soi, bien sûr, mais les dangers seront minimisés si l’on est prudent, et le bonheur d’être sur la mer entraîné par la force du vent vaut tous les sacrifices !
C’est bien cela, du reste, que ressentent nos jeunes héros.
Alors, à vous de choisir : louez, achetez un voilier (on en trouve d’occasion à des prix raisonnables, mais il faut être un peu bricoleur), ou, si ce que nous avons dit vous effraie, lisez nos livres et faite comme le célèbre auteur Xavier de Maistre, un « Voyage autour de ma chambre »…
Pour aller plus loin
Plongez dans les coulisses des Naufragés de la Morrigane (documentation)
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Gabriel et Marie-Hélène.