Une
des principales scènes de notre roman, Les Naufragés de la Morrigane, se déroule dans un cromlech (du
gallois), un cercle de pierres levées. Cette enceinte, qu’on trouve
communément en Grande-Bretagne (la plus célèbre est Stonehenge), plus rarement
en France, appartient à la famille des mégalithes, qui comprend les menhirs,
les dolmens et les cairns (massifs de pierres recouvrant une tombe).
Il faut tout de suite rappeler que les mégalithes n’ont pas été édifiés par les
Gaulois, ces structures funéraires et cultuelles ayant été l’œuvre d’une
civilisation qui vivait aux alentours de 5000 av. J.-C.. Toutefois, les
traditions et les religions s’enchaînant, il est logique de penser que les Celtes
ont réutilisé ces monuments à des fins personnelles.
Ont-ils emprunté des croyances à la civilisation précédente, cette civilisation des mégalithes dont on ne sait quasiment rien ?
Ont-ils emprunté des croyances à la civilisation précédente, cette civilisation des mégalithes dont on ne sait quasiment rien ?
Il est difficile de répondre à cette question et l’on doit se contenter d’hypothèses. Cela n’a pas empêché, au début du 20e siècle, l’essor de la celtomania, autrement dit le retour de cérémonies pseudo-druidiques. Ce renouveau du druidisme, qui se poursuit de nos jours, réunissait de nombreux adeptes vêtus de toges blanches exhibant des crosses (comme on en voit gravées sur des dolmens), mais ne reposait sur aucune source sérieuse, les druides ayant refusé l’écriture qu’ils considéraient comme un moyen de divulguer leurs connaissances à leur insu. Ces connaissances, les druides les transmettaient uniquement par voie orale, ce qui explique que leur pensée ait malheureusement disparu avec eux. On peut supposer que des fragments de cet enseignement sont passés dans la mythologie irlandaise par le biais des bardes, mais là encore, il faut rester prudent.
Ce qui est certain, c’est que les mégalithes étaient des tombes et des lieux de
culte. On y a retrouvé beaucoup de squelettes, en général enterrés sur le
ventre, les mains et les pieds coupés (pour être sûrs qu’ils ne reviennent pas
nous hanter). Ces pratiques prêtent aujourd’hui à sourire, mais, il y a peu de
temps encore, elles étaient tout à fait prises au sérieux, en Bretagne par
exemple. Au début du vingtième siècle, en effet, bien des gens croyaient que
les menhirs étaient des humains pétrifiés et que, de temps en temps (la nuit
surtout), ils allaient se balader et boire un coup dans la rivière voisine ou
dans la mer ; sans oublier les fées, les lutins, et autres korrigans, dont les
dolmens étaient d’après eux l’habitat naturel.
Indépendamment de ces croyances populaires qui succèdent à des croyances religieuses, les mégalithes restent aujourd’hui un sujet de fascination pour le grand public. Des lieux comme Carnac et Gavrinis sont fréquentés par des milliers de touristes. Il faut dire que ces pierres qui ont demandé des efforts colossaux à nos ancêtres pour être levées, dressées sur des supports, gardent leur mystère et ont toujours une puissance mystique propre aux lieux de culte. À l’heure actuelle, l’énergie, le magnétisme puisés dans le sol par ces antiques pierres de granit est difficile à ressentir du fait de la pollution touristique de masse, mais il reste des lieux peu fréquentés, comme les alignements du Petit Ménec à La Trinité-sur-Mer (voir nos photos d’illustration prises en 2022) où la solitude, le silence permettent encore de partager les émotions de ceux, nombreux, qui jadis, passèrent et prièrent devant ces géants tendus vers le ciel dans une volonté d’unir dieux du ciel et de la terre.
Que voulaient-ils ? En quoi croyaient-ils ? Que faisaient-ils exactement ?
Indépendamment de ces croyances populaires qui succèdent à des croyances religieuses, les mégalithes restent aujourd’hui un sujet de fascination pour le grand public. Des lieux comme Carnac et Gavrinis sont fréquentés par des milliers de touristes. Il faut dire que ces pierres qui ont demandé des efforts colossaux à nos ancêtres pour être levées, dressées sur des supports, gardent leur mystère et ont toujours une puissance mystique propre aux lieux de culte. À l’heure actuelle, l’énergie, le magnétisme puisés dans le sol par ces antiques pierres de granit est difficile à ressentir du fait de la pollution touristique de masse, mais il reste des lieux peu fréquentés, comme les alignements du Petit Ménec à La Trinité-sur-Mer (voir nos photos d’illustration prises en 2022) où la solitude, le silence permettent encore de partager les émotions de ceux, nombreux, qui jadis, passèrent et prièrent devant ces géants tendus vers le ciel dans une volonté d’unir dieux du ciel et de la terre.
Que voulaient-ils ? En quoi croyaient-ils ? Que faisaient-ils exactement ?
On ne le saura jamais, même s’il est probable que le chamanisme et le totémisme avaient une large part dans leurs cérémonies. C’est donc en étudiant ces deux techniques d’interaction entre la nature et les esprits que l’on peut aujourd’hui se faire une idée approximative des cultes qui avaient lieu autrefois à l’ombre de ces majestueux mégalithes.
Pour aller plus loin
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Cet article est passionnant. Il met en exergue la subtilité des civilisations anciennes. Oui : pas d'IA et pourtant tout demeurait organisé : la vie en société, le moyen de transmettre aux générations , ie la survie de leur culture, culte et ainsi un fil se tisse. Ces photos superbes nous témoigne aussi de l'impérieuse nécessité de préserver notre dame ''nature '' et ''forêt'' : plus qu'un lieu empreint de calme ... n'est-ce pas. Un lieu d'inspiration, de méditation .... Pour conclure, je dirai tel un tapis de mousse , nous sommes absobé par ce qui se dégage en ces lieux. Bravo !
RépondreSupprimerMerci infiniment, Isabelle, pour ce superbe retour ! Nous sommes aussi émerveillés par la nature !
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