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30 octobre 2024

Chronique littéraire : Haïkus vagabonds (Synchronique Éditions).

Présentation de l'éditeur

« Sôseki est de ceux qui se tiennent sur le bord du cadre, adossé aux convenances et le regard tourné vers cet au-delà inconnu, surplombant l’abîme du rêve. »
Cet ouvrage propose une sélection de haïkus de Sôseki, choisis avec soin par l’artiste Izumi Kohama, calligraphe de talent et spécialiste du Shodo Art, et traduits avec Claire Briant. Dépassant les codes de la calligraphie japonaise traditionnelle, le Shodo Art est une pratique artistique qui, elle aussi, s’affranchit des règles communément admises. Fruit d’un souffle de liberté, les magnifiques œuvres d’Izumi font écho aux poèmes de Sôseki, dans un même mouvement qui transporte le lecteur vers un ailleurs onirique.

Notre chronique
Que voilà un beau livre, tant par son aspect que par son contenu !
Il existe beaucoup d’ouvrages consacrés aux haïkus japonais, mais celui-ci se singularise des autres, car les auteurs (qui ont avant tout voulu rendre hommage au grand écrivain Sôseki) ont habilement associé langage et calligraphie, la calligraphie étant en elle-même un langage. Autre habileté : l’adaptation du japonais en phonétique latine. Cette idée permet au lecteur de lire à haute voix les haïkus, en VO si j’ose dire, ce qui permet d’en goûter la saveur rythmique, à défaut d’en saisir toute la finesse, propre à la culture nippone et inexprimable. Les illustrations relèvent de plusieurs techniques résumées à la fin de l’ouvrage : encre de Chine, acrylique, monotype (à tirage unique, sur plaque de verre par exemple), etc. Elles sont parfois figuratives, comme cet œil qui illustre le haïku intitulé îlot de lumière, mais restent le plus souvent traditionnellement abstraites.
Découverts au dix-neuvième siècle par les auteurs occidentaux, les haïkus ont tout de suite remporté un grand succès. Certains poètes, comme Paul Eluard, essayèrent d’en créer en français, mais le résultat fut pour le moins contrasté, la prosodie de notre langue ne se prêtant pas naturellement à cette forme poétique.
N’hésitez pas, et retrouvez ces merveilleux, et souvent humoristiques petits poèmes de Sôseki, magnifiquement illustrés, qui, malgré leur brièveté, vous plongeront dans un univers bien différent du nôtre ! 

Pour aller plus loin 

2 commentaires:

  1. Cette chronique met vraiment en valeur un superbe livre sur les haïkus de Sôseki ! J'adore l'idée de lier calligraphie et texte, et l’adaptation phonétique permet de goûter aux poèmes en les lisant à voix haute. Les illustrations sont variées et apportent une belle touche visuelle. Ça donne vraiment envie de découvrir ces petits poèmes pleins d’humour et de poésie. Merci pour cette belle découverte !

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    1. Merci infiniment ! Cet ouvrage est en effet un véritable bijou !

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Gabriel et Marie-Hélène.