Résumé de l'éditeur
"Le sabre perça l'air avec le bruit sec d'une corde d'arc, et un cri foudroyant remplit l'espace vide.... Un énorme soleil rouge jaillit en flammes au-dessus du Higashiyama... Fasciné, vibrant de vie, Musashi le regardait monter... Son sang parut sur le point de jaillir de ses pores. On eût dit le diable même, surgi de l'enfer."
Dans le Japon du XVIIe siècle, Miyamoto Musashi, jeune homme fougueux, n'aspire qu'à se battre. Recherché dans tout le pays, il est recueilli par un moine et n'a bientôt plus qu'un but : tendre à la perfection grâce aux arts martiaux.
Son sabre sera désormais serviteur du bien. Il ira de combats en conquêtes à la recherche d'amour et de sagesse, épaulé par le chant de sa tendre Otsü.
Un grand classique du récit initiatique qui marie amour, aventure et quête de soi.
Notre chronique
Ce roman a été comparé à celui de James Clavell, Shōgun, souvent adapté au cinéma. Il se déroule à la même époque, au dix-septième siècle, dans un Japon encore régi par les principes de la féodalité. Dans les deux cas, nous avons avant tout affaire à des romans d’aventures. Toutefois, le roman de Yoshikawa me paraît plus riche et plus authentique, même s’il fait lui aussi appel à l’imagination. Clavell n’hésite pas à accumuler des anachronismes, sans doute peu gênants pour un public anglo-saxon qui, à cette époque, ignorait tout du Japon ; en revanche, ces anachronismes pouvaient déstabiliser le lecteur japonais familier de Miyamoto Musashi, un personnage historique.
Il faut tout de même reconnaître au récit de Clavell le mérite d’avoir fait découvrir le Japon de cette époque, même si son texte évoque principalement les contacts (en particulier avec les Jésuites) de l’Occident avec une société repliée sur elle-même depuis des siècles, ce qui explique la survivance de la tradition samouraï. Chez Yoshikawa, on est plus près de la vérité historique, qui est nettement moins romantique (il y a tout de même une histoire d’amour importante dans le récit). En effet, dans l’imaginaire collectif européen, le samouraï est une sorte de preux chevalier qui lutte pour défendre la veuve et l’orphelin. Or, Yoshikawa dépeint un monde bien différent, et c’est, à mon avis, ce qui fait l’intérêt de son roman. Musashi (Takeso au temps de sa jeunesse) suit en toute logique La voie du sabre inspirée de L’Art de la guerre de Sun Tzu, mais cette voie est loin d’être une sinécure, car, au départ, notre héros n’est qu’une sorte de brute douée pour le combat, mais dépourvu de toute science et de tout respect des conventions !
Il doit donc apprendre (en particulier au contact d’un moine plutôt revêche et quelquefois carrément traître à sa cause), en évoluant – au fil de ses pérégrinations – dans un milieu qui lui est pour le moins hostile.
La pierre et le sabre (Il y a une suite : La parfaite lumière) n’évoque donc pas uniquement les arts martiaux et les conflits entre shōguns, il évoque aussi la société japonaise de cette époque et, à mon humble avis, c’est ce qui en fait tout l’intérêt.
Sorti dans les années soixante-dix (comme le roman de Clavell du reste), je le comparerais aux Trois Mousquetaires de Dumas. Il se lit facilement et a une authenticité qui explique la ferveur toujours actuelle que les Japonais lui portent.
Pour aller plus loin

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Gabriel et Marie-Hélène.