Interview de Chantal Boiron - littérature jeunesse. Éditions Ex Æquo.

Merci infiniment à Chantal Boiron d'avoir répondu à nos questions !

Vos deux contes nous plongent dans une atmosphère drôle et tendre. D’où vous vient cette inspiration pour la féérie de Noël et ses petits héros pleins de malice ?

J’ai toujours aimé les fêtes de Noël, sans doute parce qu’elles sont liées à mon enfance. Les journées précédant Noël étaient remplies de jeux avec mes frères et sœurs et des histoires racontées par ma grand-mère ainsi que de l’odeur des beignets de Noël que préparait ma mère. C’était la période où toute la famille se retrouvait (nous étions 8 enfants). La maison débordait de rires, de chants, de jeux, avec mon père nous partions chercher le sapin dans la forêt. Pour moi, tout cela avait quelque chose de féérique. J’imaginais le Père Noël dans sa maison, les lutins s’affairant dans les ateliers, rieurs et espiègles. Quand ma mère m’a annoncé que le père Noël n’existait pas, je n’ai pas été vraiment déçue, pour moi il continuait de vivre dans mes rêveries. 

Le ton du premier récit est espiègle et enlevé, tandis que le second touche davantage à l’émotion et à la rêverie. Comment avez-vous trouvé l’équilibre entre humour et poésie ?

Je crois que l’équilibre se fait naturellement, sans que j’y pense vraiment. Je raconte simplement une histoire pour faire du bien, pour faire rêver. Pour le pantalon du Père Noël, je me suis inspirée d’une histoire que j’ai inventée pour mes petits-enfants et qu’ils adorent. 

Pour le petit sapin :

C’est une histoire qui me suit depuis ma plus tendre enfance. Tout a commencé un jour où nous accompagnions mon père pour chercher notre sapin de Noël. En observant tous les arbres pour choisir le sapin parfait, j’ai imaginé qu’ils me parlaient et me racontaient leurs histoires. Les livres et les contes de ma grand-mère ont certainement beaucoup nourri cette imagination ! 

Le petit sapin qui rêve de briller, les lutins affairés autour du Père Noël… On sent derrière ces histoires une réflexion sur la patience, la différence et la solidarité. Qu’aimeriez-vous que les jeunes lecteurs retiennent avant tout ?

J’aimerais que les enfants retiennent que l’amitié, la solidarité, la bienveillance et l’amour sont comme des étoiles qui allègent le cœur et font briller la vie. Que la patience fait grandir les rêves et laisse le temps aux histoires de naître et transformer l’attente en magie. Quant à la différence, elle n’existe vraiment que dans le regard des autres. Chacun est unique et c’est ce qui rend le monde plus riche et merveilleux.

Si vous deviez décrire l’esprit de Noël en trois mots, ceux qui résument le mieux votre livre, lesquels choisiriez-vous ?

En trois mots, ce serait trop court pour moi, alors je m’autorise 6 mots :

Amitié, Amour, bienveillance, solidarité, joie, humour.

Le mot de la fin.

Pour le mot de la fin, je dirais qu’à mes yeux un enfant doit rire, jouer et profiter pleinement de sa vie dans l’insouciance et la spontanéité propres à l’enfance. 

J’ai à cœur de transmettre aux enfants des valeurs qui me semblent parfois oubliées : la bienveillance, la solidarité, le respect, la différence. À travers mes histoires et le monde merveilleux que je leur propose, j’essaie humblement de montrer que ces valeurs ainsi que l’amour et l’amitié sont essentiels pour se sentir léger et heureux et que l’entraide apporte toujours un sourire.

Raconter et écrire une histoire pour enfant, c’est pénétrer dans l’intimité du petit lecteur et y installer un nid qui restera pour toujours ! C’est franchir la petite porte de son imaginaire et la grande porte de son cœur pour y déposer des étincelles.

La première, celle de la joie qui le fera sourire ou éclater de rire au rythme des mots.

La seconde, celle de la peur qui le fera se cacher sous ses couvertures tout en dévorant avec impatience les pages pour découvrir le destin de son héros. 

La troisième, celle du cœur qui fera courir son imagination au rythme des personnages et des aventures qu’il lit.

Et enfin la quatrième étincelle, celle de l’imaginaire qui le fera voyager dans des rêves sans fin, des heures, des jours… peut-être même des années. 

Pour aller plus loin

Saperlipopette, C'est Noël 

Le Mystère du Médaillon