22 août 2022

Chronique littéraire : Paris-Briançon de Philippe Besson. Lu par Nicolas Lormeau (Lizzie).

Résumé
Le temps d’une nuit à bord d’un train-couchettes, une dizaine de passagers, qui n’auraient jamais dû se rencontrer, font connaissance, sans se douter que certains n’arriveront jamais à destination. Un roman aussi captivant qu’émouvant, qui dit l’importance de l’instant et la fragilité de nos vies.
Rien ne relie les passagers montés à bord du train de nuit no 5789. À la faveur d’un huis clos imposé, tandis qu’ils sillonnent des territoires endormis, ils sont une dizaine à nouer des liens, laissant l’intimité et la confiance naître, les mots s’échanger, et les secrets aussi. Derrière les apparences se révèlent des êtres vulnérables, victimes de maux ordinaires ou de la violence de l’époque, des voyageurs tentant d’échapper à leur solitude, leur routine ou leurs mensonges. Ils l’ignorent encore, mais à l’aube, certains auront trouvé la mort.
Ce roman au suspense redoutable nous rappelle que nul ne maîtrise son destin. Par la délicatesse et la justesse de ses observations, Paris-Briançon célèbre le miracle des rencontres fortuites, et la grâce des instants suspendus, où toutes les vérités peuvent enfin se dire.

Notre chronique
Ce roman suivi avec grande attention nous rappelle que nos existences ne tiennent qu’à un fil, que nous pouvons disparaître à tout moment et que les relations qui peuvent se nouer au gré de rencontres éphémères en arrivent à être, parfois, essentielles et à compter plus que tout le reste. En tout cas, elles prennent éventuellement beaucoup d’importance et nous transforment à jamais, comme les accidents de la vie d’ailleurs. Ce roman, d’une grande justesse et compassion pour l’être humain en général, nous présente des moments intenses de partages entre par exemple Serge, séducteur vieillissant et Julia, jeune femme qui, contre toute attente, se confie à lui, ne cache rien de sa situation effarante, ou entre Victor et Alexis, deux jeunes gens qui vivront une passion éclair et toucheront l’autre de manière fulgurante... Qu’est-ce que nos personnages cherchent à fuir, que sont-ils pressés de retrouver ? Dans un train, symbole même de la destinée, on est comme entre parenthèses, entre le départ et l’arrivée, on n’est nulle part. Tout est alors rendu possible...
Un texte qui ne laisse pas indifférent et nous amène, par touches successives, au dénouement terrible, causé par quelques secondes d’inattention. Futilités et drame se côtoient et plongent les personnages dans la tragédie, mais aussi dans le soutien et l’entraide.
Un livre écouté d’une seule traite.
#ParisBriançon #NetGalleyFrance

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Gabriel et Marie-Hélène.