L’illustratrice et auteure (d’origine indienne) connaît sur le bout des doigts (lesquels ont œuvré pour notre plus grand bonheur aux magnifiques dessins de l’album) la culture de l’Inde, et elle sait se servir de ces références culturelles avec une grâce et un talent impressionnants.
Toute civilisation a bien sûr sa propre mythologie de la création du monde. Au fond, ces mythologies se ressemblent toutes. Le monde est né du néant, du chaos originel. Brahmā de son côté regardait les quatre têtes de l’immense étendue des eaux. Il lui fallut tout créer. Inventer. Dans cette histoire, ce n’est pas un dieu omnipotent qui opère, mais une simple jeune fille dont le père, pêcheur, craint de ne pas retrouver sa maison au milieu d’une mer trop sombre, toujours surplombée d’un ciel vide.
S’inspirant des légendes nombreuses à ce sujet en Inde, Poonam Mistry (qui a été primée) crée, dans cet esprit, un nouveau conte, très personnel, mais respectueux de la tradition dans tous les détails. Les mandalas sont bien là, représentant la lune et le soleil (et aussi la structure de notre inconscient d’après Jung), et puis les animaux si importants sur le plan religieux. Au passage, on reconnaît dans les constellations la Grande Ourse, le caméléon, la grue, etc.
Le style graphique s’inspire largement de l’art populaire, en particulier celui des tentures murales (qu’on importe depuis longtemps en Occident !).
Une histoire simple et émouvante, à lire aux enfants, pour discuter avec eux de l’Univers. Des dessins à admirer. Et comme disait notre regretté Hubert Reeves : « Nous sommes nés des étoiles ».
Pour aller plus loin
Albert Réfléchit
Go, à toi de jouer (à venir)
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