Présentation de l'éditeur
— Vous en pensez quoi, vous ?
— De quoi-donc ?
— Ben, de tout ça !
— Tout ça, quoi ?
— Mais de ces situations pittoresques de la vie courante, ces p’tits délires sur nos maladresses, nos humeurs…
— Je trouve ça drôle, joyeusement arrogant, parfois même émouvant… En tout cas tellement « Nous » avec nos tracasseries, nos tendres défaillances, nos travers incorrigibles. Vous êtes un facétieux…
— C’est censé être un compliment ?
— À vous de voir. L’humour n’est pas chose facile mais il est souvent curatif dans notre monde cabossé. J’avoue m’être ici amusé, merci.
— J’en suis ravi ! À votre tour maintenant de croquer vos semblables, en commençant par vous-mêmes, tiens ! Souriez, jetez-vous dans le bain et vous serez à la page…
Après nous avoir invités au voyage et à l’aventure à travers ses romans, contes et nouvelles tous publics, l’auteur ici joue à saute-mouton comme un enfant, pour nous présenter le burlesque des situations de la vie courante. Chacun peut s’y reconnaître, s’y retrouver avec espièglerie et émotions. Chat-balai avait ouvert la voie de façon poétique. Les p’tits délires nous entraînent aujourd’hui, avec encore plus d’humour et de malice, dans cette balade récréative où les tableaux s’enchaînent et se marient, cruellement drôles et joyeusement déjantées.
Bibliographie
Le voyage d’un chat, illustrations de JustineF, éd. Ex Æquo
Le gardien des saisons, éd. Ex Æquo
Les mots en bandoulière, éd. Ex Æquo
Mémoire de glace, éd. Ex Æquo
Renaître des glaces, éd. Ex Æquo
La neige en cadeau, illustrations de Clémentine Roche, Ex Æquo
Notre chronique
Un ouvrage jubilatoire, plein d’esprit et de finesse, qui croque avec un humour malicieux les petits travers de la vie quotidienne, de notre vie quotidienne… En effet, Christophe Bladé nous invite à plonger dans l’absurde et le burlesque de nos existences. Les P’tits délires sont une suite de tableaux incisifs dans lesquels il est impossible de ne pas se reconnaître parfois ! Des situations familières, des maladresses cocasses, des habitudes que nous adoptons sans même y penser.
Dès les premières pages, le ton est donné : un mélange subtil de dérision et de tendresse qui rappelle la verve de Raymond Devos.
« Déraison, dérisions dérisoires qui bousculent l’Ego et rendent les situations cruellement cocasses ou dramatiquement humaines. » Extrait du préambule.
Chaque texte, ciselé avec soin, fait mouche, et l’auteur joue avec la langue et les situations avec talent. Le lecteur oscille entre rire et réflexion et se laisse happer par des descriptions aussi fines qu’amusantes.
Je pense notamment au texte Au salon du livre, dans lequel Bladé peint avec justesse et ironie la valse des visiteurs d’un événement littéraire : entre ceux qui fuient le regard des auteurs et ceux qui évaluent un écrivain à l’épaisseur de sa pile de livres, l’auteur s’amuse de ces petits jeux sociaux avec une acuité mordante.
« Et puis il y a ceux qui préfèrent rester au large, des fois qu’on leur forcerait l’achat ! Ils semblent même fiers d’avoir flairé “le piège” de devenir lecteur d’une de nos œuvres ! Naviguant souvent en groupe ils échangent leurs impressions entre eux, sans élever le ton. Ils nous calculent de loin en renard des travées, humant notre aura, notre capacité de vendeur à l’étalage. Les messieurs font mine d’évaluer l’esthétisme d’une affiche, d’une couverture de roman, estimant notre notoriété au volume de production présente sur la table. Les dames, elles, s’arrêtent au charme ou non de l’auteur, se perdant en considérations indéchiffrables, le regard canaille, l’allure soudain plus légère lorsqu’on les salue. De loin toujours. » Extrait de : Au salon du livre… Pages 23 et 24.
Ou Footing, qui met en opposition les amateurs de course et les adeptes de la performance à tout prix. L’auteur s’amuse de travers bien contemporains.
« Footing dans les bois, footing sur la plage, footing sur tous les chemins qui nous invitent à prendre la poudre d’escampette et respirer autrement. Simplement. Faire bouger son corps, avancer, s’élancer pour répondre à l’appel du mouvement libre.Réveiller le vivant.Voilà la motivation !Et puis vient le challenge. Sur soi-même d’abord.Histoire de tester nos limites, les repousser gentiment, gérer l’influx, s’apprivoiser dans l’effort enfin.Ça c’est pour les bienveillants de l’adrénaline, les défenseurs de l’action pour le plaisir “du bouger”. Et on s’élance alors avec la conscience de communiquer avec toutes les énergies qui nous entourent, heureux de le faire pour ceux qui ne peuvent pas, ou qui ne peuvent plus…Et puis il y a les autres…Les accros du chrono, les boulimiques de la performance. Ceux-là mêmes qui veulent briller pour exister, parce que mal considérés peut-être, ou peu reconnus dans le milieu fermé de leur cadre “bankable”. Syndrome de l’ego meurtri, crainte de la transparence affective ! ? Dommage pour ces drogués du marketing de l’apparence, la rupture est sans cesse en embuscade. À jouer les cadors à tout prix, la blessure est fréquente, l’usure précoce… »Extrait de : Footing. Pages 77 et 78.
Jeux de mots et formules percutantes jalonnent le recueil.
Un moment de lecture délicieux, entre espièglerie et justesse d’observation. Une bouffée d’air frais, une invitation à sourire de nous-mêmes, à prendre du recul sur nos petites manies et à savourer l’instant présent. À lire et à relire, seul ou à plusieurs, pour le simple plaisir du mot et du rire !
Pour aller plus loin
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