08 mars 2025

Plongez dans les coulisses de Dissonances (Éditions Ex Æquo).

Pour écrire ce recueil de nouvelles, je n’ai fait appel qu’à ma mémoire, exception faite de « Nu-tête » qui a nécessité de brèves recherches sur le comportement des schizophrènes ; pour cela, il m’a suffi de lire quelques rapports psychiatriques, ce qui m’a permis d’écrire des dialogues en partie réels.
Étant un musicien polyvalent (saxophoniste et flûtiste), j’ai eu l’occasion de jouer au sein de formations très diverses : rock, jazz, classique, mais également dans des ensembles vocaux puisque j’ai fait partie de la chorale franco-allemande de Baden-Baden pendant mon service militaire, chorale qui s’est produite un peu partout outre-Rhin et a enregistré quelques disques.
Je pense – en tout cas, j’espère – que ces expériences de musicien professionnel, si modestes soient-elles (j’étais professeur de jazz aux conservatoires de Boulogne-sur-Mer et de Calais) donnent à mes récits un parfum d’authenticité qu’ils n’auraient pas eu si tout avait été fictif, bien que la part du fictif y demeure majoritaire.

À défaut donc de citer quelques livres de référence comme nous l’avons fait pour de précédents articles, je vais évoquer ici quelques souvenirs qui émaillent les histoires de Dissonances en suivant l’ordre qui a été choisi pour l’édition Ex Aequo.

Dans « Anouk », le personnage principal – saxophoniste – souffre d’une maladie qu’on appelle l’hyperacousie ; ce trouble, très handicapant, est une défaillance de l’oreille (à la suite en général d’une trop forte exposition aux sons) qui se manifeste par une perception disproportionnée de certaines fréquences, alors que d’autres restent inaudibles (les aigus le plus souvent).
Il se trouve que j’ai souffert de cette maladie et c’est ce qui m’a donné l’idée d’écrire « Anouk » (qui contient beaucoup d’autres souvenirs, mais je ne veux pas sortir du format chronique !)


« Dies Irae » se déroule dans une maison de retraite. Pour décrire un cadre réaliste (n’ayant pas encore pu par moi-même évaluer le quotidien d’un EHPAD !), j’ai utilisé certains détails de la maison de retraite où ma mère a résidé pendant quelques années.

« Les Grues » a pour cadre une usine où j’ai fait l’inventaire quand j’avais une vingtaine d’années et les relations humaines que j’y décris – pas toujours sympathiques – sont authentiques.

« Désaccord parfait » se déroule dans un conservatoire, donc dans un lieu qui durant trente années m’a été particulièrement familier !

« Nu-tête » est le texte qui contient le moins de références personnelles, à l’exception du quartier (le cinquième arrondissement de Paris) où j’ai été un étudiant – pas très studieux – durant quelques années. 

Quant à « Canada », à l’inverse, c’est un récit quasiment autobiographique !

« La passion selon Mathieu » se situe dans une cité artisanale que j’ai bien connue, puisque mon père y avait son entreprise. Cette cité a été détruite dans les années 1980.

« Kernéant » se déroule dans l’estuaire de la Vilaine, et, en tant que navigateur (amateur), je connais bien ces parages !

« Mehndi », pour terminer, fait référence à une série de ciné-concerts que j’ai eu la chance de donner au Caire et à Alexandrie en 2010.

Voilà. J’espère que ces quelques anecdotes auront intéressé les lecteurs et lectrices de Dissonances.

Pour conclure, je pense, même si l’idée n’est pas très originale, qu’il est bon de rappeler que tout roman ou nouvelle n’est qu’une sorte de prolongement de nous-mêmes, et c’est une bonne chose en vérité, puisque cette réalité, même si elle est limitative, joue en défaveur de l’écriture par l’IA, cette machine horriblement désincarnée !

Ce recueil est une vision personnelle, parfois, je l’avoue, un peu amère, du microcosme musical, milieu très particulier qui, comme toute corporation, a ses règles et ses mentalités. J’espère qu’il aura réussi à transmettre quelques sentiments de vécu pour les musiciens qui le liront…

Gabriel.  

Pour aller plus loin



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