20 juillet 2018

Analyse de La musique adoucit les mœurs : une nouvelle à la fois !

Merci infiniment à Laurence Parquet de partager avec nous ses analyses de chacune de nos nouvelles!


En voici un exemple ainsi que notre réponse :)


J'ai achevé il y a quelques jours le recueil de nouvelles de Marie-Hélène Fasquel et Thierry Erhart. Plus on avance dans sa lecture et plus le titre prend toute sa dimension ironique!
Je m'attarde aujourd'hui sur la quatrième nouvelle intitulée La Passion selon Matthieu. Le morceau l'accompagnant est Saint Matthew Passion, Jean-Sébastien Bach.
Il y a dès le début une différence dans la similitude: les deux titres se réfèrent apparemment au premier évangile mais attention dans deux langues différentes et personnellement j'ai trouvé cela significatif dès le début.
Il y a une intertextualité évidente entre l'évangile ou la Bible et l'histoire relatée à travers le nom de certains personnages, la période de Pâques, la présence d’un personnage ayant perdu l'usage de ses jambes, une "mise à mort" etc...
Cependant les auteurs jouent là encore avec le sens des mots et nous surprennent par une fin que j'ai adorée et qui "déconstruit" en partie le récit biblique.
Ce qui m'a beaucoup plus, c'est également le fait que je suis allée relire un évangile que je n'affectionne pas particulièrement (même s'il est considéré par beaucoup comme le plus beau) et le fait que j'ai ré-écouté une partie de cette oeuvre que j'ai longtemps délaissée au profit de La Passion selon Saint-Jean. Ce fut une bonne chose car le temps passant, on revoit parfois ses positions 😉
A lire !!!!!! 😊😊🌸🌸

Merci Laurence. Nous sommes fiers et flattés de votre analyse très fine de  La passion selon Mathieu.
En vérité, nous pensons qu’il y a deux niveaux de lecture de cette histoire.
Le premier a pour but de montrer qu’un texte sacré est, de par ses valeurs morales, inscrit - même pour les non-croyants - dans l’inconscient collectif. La Passion de Bach parvient, par sa force, à souder une communauté d’ouvriers plus ou moins athée, sans qu’ils en aient vraiment conscience. Peut-être est-ce aussi la force d’une grande œuvre d’art ?
Le second est lié au handicap. Dans L’Evangile Jésus guérit de nombreux malades et en particulier des paralysés. C’est le pouvoir de Dieu. Dans cette logique poussée à l’extrême, Dieu maîtrise notre destin. Méritons-nous de vivre ? La maladie est-elle une punition pour nos péchés ? Ces idées ont  longtemps été admises comme allant de soi…
En revanche, dans notre histoire, l’héroïne paraplégique ne guérit pas miraculeusement, elle assume sa condition. L’idée est bel et bien là : ce sont les hommes et non Dieu qui décident de leur destin.
Ceci étant dit, comme toutes nos nouvelles, celle-ci est avant tout une histoire d’hommes et de femmes, une histoire de liens dans une communauté bien particulière, une histoire d’amours contrariées.  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Bonjour !
Votre commentaire sera bientôt en ligne.
Merci d'échanger avec nous !
Gabriel et Marie-Hélène.