Les mots des autres m’ont nourrie, portée, infusé leur énergie et leurs émotions. Jusqu’à la mort de mon frère, le 14 octobre 2015 à Montréal, je ne voyais pas la nécessité d’écrire. Le suicide d’Alex m’a transpercée de chagrin, m’a mise aussi dans une colère folle. Parce qu’un suicide, c’est la double peine, la violence de la disparition génère un silence gêné qui prend toute la place, empêchant même de se souvenir des jours heureux.
Moi, je ne voulais pas me taire.
Alex était un être flamboyant, il a eu une existence belle, pleine, passionnante, aimante et aimée. Il s’est battu contre la mélancolie, elle a gagné. Raconter son courage, dire le bonheur que j’ai eu de l’avoir comme frère, m’a semblé vital. Je ne voulais ni faire mon deuil ni céder à la désolation. Je désirais inventer une manière joyeuse d’être triste.
Les morts peuvent nous rendre plus libres, plus vivants. »
Moi, je ne voulais pas me taire.
Alex était un être flamboyant, il a eu une existence belle, pleine, passionnante, aimante et aimée. Il s’est battu contre la mélancolie, elle a gagné. Raconter son courage, dire le bonheur que j’ai eu de l’avoir comme frère, m’a semblé vital. Je ne voulais ni faire mon deuil ni céder à la désolation. Je désirais inventer une manière joyeuse d’être triste.
Les morts peuvent nous rendre plus libres, plus vivants. »
L'auteure
Olivia de Lamberterie est une journaliste et critique
littéraire française.
Entre 2006 et 2008, elle a collaboré en tant que
chroniqueuse littéraire à l’émission "Le Bateau livre", animée par
Frédéric Ferney sur France 5.
Depuis fin août 2011, elle est chroniqueuse dans l'émission
"Il n'y en a pas deux comme Elle" sur Europe 1. Sur France 2, elle
présente tous les vendredis la rubrique "Mots" dans Télématin.
Olivia de Lamberterie devient rédactrice en chef adjointe du
magazine "Elle", responsable de la section littéraire, le 20 janvier
2012.
Elle intervient régulièrement dans l'émission de France
Inter, "Le Masque et la Plume" et est correspondante pour Radio
Canada.
Elle reçoit le prix Hennessy du journalisme littéraire 2014.
"Avec toutes mes sympathies", son premier livre,
paraît en 2018. Il obtient le prix Renaudot essai 2018.
Notre Chronique
Un témoignage d’une rare profondeur, un récit dans lequel le
passé et le présent d’entrechoquent, dans une alternance de faits, de
feedbacks, de rapports humains.
Un récit-choc, d’une incroyable tendresse, d’une incommensurable générosité, tout en simplicité et franchises. Un livre qui frappe au cœur et nous change forcément, nous donne envie de nous remettre en question, et de mieux tenter de comprendre nos proches.
Un texte, dans lequel Olivia s’adresse directement à son frère, d’une profonde humanité et d’un optimisme malgré la douleur insondable incroyable. Et en filigrane, une ode à la littérature, une histoire d’amour avec les livres.
Une écriture magnifique, des métaphores qui nous parlent et nous retournent !
Un mantra émouvant qui revient régulièrement dans le livre : « Où es-tu ? »
Un ouvrage sobre sur le deuil, la douleur, la mélancolie et le suicide d’un proche, à mettre entre toutes les mains !
Un récit-choc, d’une incroyable tendresse, d’une incommensurable générosité, tout en simplicité et franchises. Un livre qui frappe au cœur et nous change forcément, nous donne envie de nous remettre en question, et de mieux tenter de comprendre nos proches.
Un texte, dans lequel Olivia s’adresse directement à son frère, d’une profonde humanité et d’un optimisme malgré la douleur insondable incroyable. Et en filigrane, une ode à la littérature, une histoire d’amour avec les livres.
Une écriture magnifique, des métaphores qui nous parlent et nous retournent !
Un mantra émouvant qui revient régulièrement dans le livre : « Où es-tu ? »
Un ouvrage sobre sur le deuil, la douleur, la mélancolie et le suicide d’un proche, à mettre entre toutes les mains !
Extraits
Avez-vous reçu ? Avez-vous lu ? Avez-vous
pensé ? Avez-vous aimé ? Au secours ? Je dégueule les
personnages féminins, j’ai perdu ma tête, ton absence m’a enlevé le goût de
lire. (P. 12)
Je lis comme je respire, j’ai mes rituels, je commence par
la page 66 pour voir si l’ouvrage en vaut la peine, puis je dévore. J’adore
cette existence parallèle, cette réalité augmentée. (P. 14)
La lecture est l’endroit où je me sens le plus à ma place.
Lire répare les vivants et réveille les morts. Lire permet non de fuir la
réalité, comme beaucoup le pensent, mais d’y puiser une vérité. L’essentiel
pour moi est qu’un texte sonne juste, que je puisse y discerner une voix, une
folie ; je n’aime pas les histoires pour les histoires, encore moins que
les gens qui s’en racontent. Je n’ai pas besoin d’être divertie, mes proches
s’en chargent. Je me fiche d’apprendre, j’aime être déstabilisée, voir avec
d’autres yeux. Et puis, lire autorise à être là sans être là. Je ne suis pas
obligée de répondre au téléphone et de répondre aux questions. (P. 17)
Quelle était la nature de cet invisible héritage lestant nos
aubes avant de se dissoudre dans le rythme forcené des journées toujours
susceptibles de resurgir au petit bonheur la chance ? « Ce truc qui
nous cloue, tu devrais l’écrire, raconte-le, toi, d’où on vient. Si tu le fais,
quelque chose pourra changer. » (P. 19)
Je ne mes suis jamais arrêtée de lire. Jusqu'à aujourd'hui,
où la mort me rend les mots étrangers. (P. 34)
Voilà quinze ans – quasiment jour
pour jour --- que j’ai été nommée à la tête du service livres de ELLE un matin d’avril 2001, quinze ans
que je demande à des écrivains pourquoi ils écrivent.
Et là, c’est à moi de crever le mystère. J’écris pour chérir mon frère mort. J’écris pour imprimer sur une page blanche son sourire lumineux et son dernier cri. Pour dire ce crime dont il est à la fois la victime et le coupable. A moins que nous ne soyons tous coupables, nous qui n’avons su l’empêcher, ou tous victimes, nous qui ne vivrons plus qu’à demi. (P. 135)
Et là, c’est à moi de crever le mystère. J’écris pour chérir mon frère mort. J’écris pour imprimer sur une page blanche son sourire lumineux et son dernier cri. Pour dire ce crime dont il est à la fois la victime et le coupable. A moins que nous ne soyons tous coupables, nous qui n’avons su l’empêcher, ou tous victimes, nous qui ne vivrons plus qu’à demi. (P. 135)
La mort n’efface pas la beauté,
elle la rend hors de portée. Toute joie semble vaine.
Je ne veux ni oublier, ni
sombrer. Je cherche un espace vital où je pourrais chérir le chagrin et rire
aux éclats, pour mes enfants. Pour que cette malédiction s’arrête. Sauve qui
peut la vie pour mes trois fils.
Je les abreuve de paroles et de
caresses.
J’emploie toutes mes forces à
inventer des subterfuges.
Je remonte centimètre par
centimètre, mes amis me font la courte échelle.
Je chasse les cons comme les
mouches.
Je guette les signes. (P. 227)
Un roman avec des thématiques qui ne sont pas faciles à gérer !
RépondreSupprimerJe me le note, au cas où je le croise
Pas faciles mais superbement gérées :)
SupprimerMerci pour cette belle chronique ma belle, bises
RépondreSupprimerAvec grand plaisir ! Bises :)
SupprimerIl a l'air effectivement très touchant et percutant (peut-être un peu trop pour moi)
RépondreSupprimerTrès touchant mais pas percutant :) il vaut vraiment la peine de tenter la lecture :)
SupprimerAh, celui-là, ça fait un sacré moment su'il me fait envie, en plus, j'aime beaucoup la femme en elle-même ! Autant dire que ton avis finis de me convaincre 😃
RépondreSupprimerTu ne seras pas déçue !!!! Moi aussi je l'adore et c'est la raison pour laquelle j'ai choisi de lire cet ouvrage qui est magnifique !
SupprimerOh ca doit etre très touchant à lire!
RépondreSupprimeroh oui !!! :) Bises
SupprimerUn livre qui semble vraiment fort et touchant! Un cri du coeur que j'ai bien envie de découvrir. Je te remercie pour ce très beau retour!
RépondreSupprimerAvec grand plaisir ma belle !!! :)
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