08 mai 2020
Chronique littéraire : Les fleurs de l'ombre de Tatiana de Rosnay (Éditions Robert Laffont et Héloïse d’Ormesson).
Description de l'éditeur
« Bienvenue chez CASA, chère Clarissa… »
Une résidence pour artistes flambant neuve. Un appartement ultramoderne, au 8e étage, avec vue sur tout Paris. Un rêve pour une romancière en quête de tranquillité. Rêve, ou cauchemar ? Depuis qu'elle a emménagé, Clarissa Katsef éprouve un malaise diffus, le sentiment d'être observée. Et le doute s'immisce. Qui se cache derrière CASA ? Clarissa a-t-elle raison de se méfier ou cède-t-elle à la paranoïa, victime d'une imagination trop fertile ?
Fidèle à ses thèmes de prédilection – l'empreinte des lieux, le poids des secrets –, Tatiana de Rosnay tisse une intrigue au suspense diabolique pour explorer les menaces qui pèsent sur ce bien si précieux, notre intimité.
Notre chronique
Ce roman, au plus près des questionnements éthiques qui concernent l’intelligence artificielle, pousse la protagoniste dans ses retranchements et nous offre un récit riche en rebondissements et en mystère. Ce texte au titre magnifique (que l’on comprend en fin de roman) est une ode à la littérature, à l’acte d’écrire.
« Des lecteurs lui demandaient de temps en temps d’expliquer la fin de ses livres. Cela la faisait riez, pleurer parfois, ou la mettait dans une rage folle. Elle écrivait pour inciter à réfléchie, et non pour donner des réponses. »
Clarissa, l’héroïne, est écrivaine et cherche, alors qu’elle vient de quitter son second mari, un calme propice à l’écriture dans une résidence pour artistes… qui cache bien son jeu et ses enjeux ! L’intrigue est palpitante et addictive. La fin, ouverte, ne nous donne pas toutes les réponses, mais au contraire nous pousse à réfléchir sur les thématiques de l’intimité, du deuil, de la liberté, de la créativité, des arts en général.
Ces réflexions trouvent un écho particulièrement d’actualité en cette époque de mutations où l’offre technologique semble aller plus vite que nos consciences et nos capacités à l’appréhender, ce qui ne va pas forcément de pair avec nos libertés individuelles, ni même avec notre idée du bonheur.
Le récit est ponctué par des retours en arrière qui nous permettent de comprendre la décision de Clarissa de quitter son mari, et mêle présent et passé afin de mieux comprendre ses réactions, tout en maintenant le suspense.
Un roman riche, qui en outre, nous met dans les pas de Romain Gary et de l’une de mes auteures préférées, Virginia Woolf.
Un régal de lecture !
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