Batailles d’Alexia Stresi (Stock).
Présentation de l’éditeur
Il y a un avant, et un après, dans la vie de Rose. Tout a basculé quand elle avait vingt-sept ans. Le jour où sa mère a manqué à l’appel. Disparition volontaire, selon les mots de la police.
Brigitte n’a laissé que trois phrases en partant, dont une terrible : « Rose chérie, si tu m’aimes autant que je t’aime, ne me recherche pas. » Elle a aussi écrit qu’elle reviendrait très vite. Cela fait dix ans.
Aujourd’hui, Rose va mieux. Elle s’est reconstruite. Mais un fait-divers qui secoue la France vient remuer beaucoup de choses : une mère a livré son bébé aux vagues d’une marée montante ; elle est ensuite rentrée chez elle et a repris ses lectures de philosophie.
Une déflagration. Pour Émile, le vieux pêcheur à pied qui découvre le corps sur la plage. Pour le médecin légiste pourtant aguerri. Même pour les gendarmes en charge de l’enquête. Pour Rose elle-même.
Celle-ci comprend qu’elle doit désobéir à sa mère et partir à sa recherche.
Pourquoi est-on si troublé par les faits-divers ? Que nous révèlent-ils de nos vies ?
Batailles nous entraîne avec virtuosité dans une troublante quête des origines et de la filiation.
Notre chronique
Un jour une mère, qui pourtant aime sa fille, la quitte et lui demande de ne pas essayer de la retrouver. Et disparaît.
Dix ans plus tard cette fille, Rose, profondément ébranlée par divers bouleversements, se décide à désobéir, à faire face à cette longue absence, et part à sa recherche.
Quel motif a pu être assez puissant pour que cette mère aimante (elle l'affirme) quitte son enfant, même déjà adulte, et toute sa vie, aussi brutalement ? A quelle nécessité impérieuse a- t-elle été obligée de répondre ?
Nous l' apprendrons au fil de ce très bel ouvrage, dur et émouvant, coup de poing, qui interroge le sens de l'existence, l'importance des origines et de la filiation, la force des racines, de la construction familiale, et du pays natal.
Son écriture en est touchante et originale, récit fait de plusieurs histoires emmêlées si inextricablement que l' auteure ne les sépare pas (pas de chapitres différenciés, tout juste une ou deux lignes sautées) à l'image de ce qui se passe dans la tête de l'héroïne.
Pour certains personnages elle omet les pronoms sujets et leurs phrases débutent directement avec le verbe, comme si, atterrés par leur parcours, leur passé, leurs batailles, ils s'effaçaient volontairement. Ou comme si de sujets ils devenaient objets, comme dans les tragédies ou les protagonistes sont "agis" par des forces qui les dépassent.
Lorsque Rose par exemple est perdue, pense trop vite, les pronoms s'envolent donnant aussi un caractère d'urgence à sa parole.
Ce parallèle du fond et de la forme est extrêmement efficace, entièrement au service de ce roman puissant qui nous crie une vérité douloureuse et terrible et nous invite à revisiter une période trop méconnue de notre histoire avec un grand h, l'Histoire de France, à un moment où notre pays a volé l'enfance d'innocents pour servir ses intérêts.
Nécessaire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Bonjour !
Votre commentaire sera bientôt en ligne.
Merci d'échanger avec nous !
Gabriel et Marie-Hélène.