14 août 2020

Chronique littéraire : L'enfant de Noé d'Eric-Emmanuel Schmitt (Editions Albin Michel).

Résumé (Babelio)
Un enfant de sept ans est arraché à ses parents pour pouvoir survivre.
1942. Les rafles commencent. Joseph, parce qu’il est juif, se trouve confié à des inconnus qui l’obligent à travestir la vérité. Virtuose du mensonge comme tous les enfants cachés, il apprend à taire son nom, son histoire, ses sentiments.
Dissimulé dans un pensionnat catholique, il va grandir auprès d’un prêtre, le père Pons, un homme simple qui est cependant habité par la folie des justes. Sous son église, dans la crypte, le père Pons a aménagé une synagogue secrète. La nuit, il y étudie la Torah, la Kabbale, les textes des rabbins et il y collectionne les objets de culte. Dans un univers en apparence chrétien, il s’attache à faire survivre la culture juive pour la transmettre à ces enfants sauvés afin qu’ils ne perdent pas leur identité.
Tel Noé pendant le déluge, il a décidé de sauver l’humanité. Malgré elle. Contre elle.
Qu’adviendra-t-il de Joseph et de tous ces enfants de Noé pendant la guerre ? Et surtout que deviendront-ils, une fois la paix revenue, avec cette double identité : juifs et chrétiens ?

Quatrième de couverture
« – Nous allons conclure un marché, veux-tu ? Toi, Joseph, tu feras semblant d’être chrétien, et moi je ferai semblant d’être juif. Ce sera notre secret, le plus grand des secrets. Toi et moi pourrions mourir de trahir ce secret. Juré ?
– Juré. »
1942. Joseph a sept ans. Séparé de sa famille, il est recueilli par le père Pons, un homme simple et juste, qui ne se contente pas de sauver des vies.
Mais que tente-t-il de préserver, tel Noé, dans ce monde menacé par un déluge de violence ?
Un court et bouleversant roman dans la lignée de Monsieur Ibrahim… et d’Oscar et la dame rose qui ont fait d’Éric-Emmanuel Schmitt l’un des romanciers français les plus lus dans le monde.

Notre chronique
Ce roman bouleversant nous propulse dans la vie d’un enfant juif séparé des siens du jour au lendemain à l’âge de sept ans. Il essaie, tout au long des épreuves que sont la seconde guerre mondiale, le fait de devoir se cacher et cacher son identité comme si l’on était un être inférieur, l’ajustement entre son identité de juif et celle de « faux » catholique, de se construire ou plutôt de se reconstruire. Sa rencontre avec le Père Pons est essentielle dans cette recherche de la « vérité » mais cette vérité, quelle est-elle ? Comment la redéfinir ?
Cet enfant, si jeune, qui tente par tous les moyens de montrer à quel point les deux religions sont similaires, ce Père qui tente par tous les moyens - sauver de jeunes enfants juifs, les élever dans l’amour et leur foi, pas la sienne justement, monter des collections d’objets culturels des peuples oppressés - nous offre une belle leçon de compassion, d’humilité, de communion entre les peuples.
Ce superbe texte nous rappelle un autre roman sur la même thématique : Un sac de billes de Joseph Joffo.
Un ouvrage (comme celui de Joffo) à mettre entre toutes les mains !

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Gabriel et Marie-Hélène.