08 avril 2024

Chronique littéraire : Le ciel en sa fureur d'Adeline Fleury (L'OBSERVATOIRE).

 

Présentation de l'éditeur

C'est une bourgade entre mer et champs, avec son église, ses fermes, ses habitants rugueux et taciturnes. Avec ses cauchemars aussi, car ce qu'on a fait au cheval des jumeaux Bellay, aucun animal n'en serait capable. Julia, vétérinaire, et Stéphane, maréchale-ferrante, ex-citadines fraîchement arrivées dans la région, en sont persuadées : seul un homme a pu commettre pareille atrocité.

Au fil des jours, de nouvelles carcasses sont retrouvées, et les villageois entrent en émoi - le Varou, monstre de légende assoiffé de vengeance, est revenu ! Au même moment, d'étranges événements se produisent dans les sous-bois alentours, alors qu'un gosse bizarre, « l'enfant-fée » comme on l'appelle, rôde autour des dépouilles d'animaux.

À travers l'enquête de deux femmes décidées à se reconstruire, Adeline Fleury nous conte une terre marécageuse balayée par les vents et les légendes ancestrales, et les secrets d'un village français. Un roman envoûtant, noir et vénéneux, où les grenouilles, parfois, tombent du ciel.


Notre chronique

Le ciel en sa fureur, comme les autres romans d’Adeline Fleury, se distingue par son écriture remarquable et sa profondeur. L'histoire se déroule dans un petit village de campagne normande, où deux Parisiennes s'installent pour se reconstruire, des jeunes différents des autres enfants sont malmenés et craints, et un jeune homme est marqué par une enfance terrible qui aura des conséquences dramatiques... 

Les pluies de crapauds annoncent l'Apocalypse. Certains ont lu ça dans la Bible. La pluie de grenouilles figure en second sur la liste des dix plaies d'Egypte qui, selon l'Exode, ont été infligées par Dieu à l'Egypte pour libérer son peuple prisonnier. 

Cette terre normande est parcourue d'ondes étranges, d'énergies contradictoires qui secouent les habitants et fragilisent les nouveaux arrivants. 

Cependant, au-delà de ces histoires individuelles, Adeline Fleury met en lumière l'un des fléaux de notre société, encore plus prégnant de nos jours : la solitude, source de diverses dérives. Les éléments tels que les fées, les monstres et les contes en général s'entremêlent dans ce roman qui célèbre la nature, l'ouverture à autrui, la bienveillance et la simplicité.

Ils ont supprimé le géant, mais n'en ont tiré aucune leçon. Ils produiront d'autres solitudes, d'autres varous ou créatures monstrueuses et ce jusqu'à la fin des temps. Ils n'auront aucun répit.

Pour aller plus loin

Je, tu, elle

Rien que des mots

Ida n'existe pas

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Gabriel et Marie-Hélène.