Pages

09 septembre 2024

Chronique littéraire : Cœur-d'amande de Yasmina Khadra. Lu par Cédric Dumond (Lizzie).


Présentation de l'éditeur
" J'ai souvent touché le fond, sauf qu'à chaque tasse bue, je remonte plus vite qu'une torpille. Renié par ma mère pour anormalité physique, je me réinvente au gré de mes joies. J'aime rire, déconner, me faire mousser et rêver de sacres improbables. J'ai appris une chose dans la vie - pour se dépasser, il faut savoir prendre son pied là où l'on traîne l'autre. Même avec des béquilles ou avec des prothèses, je continuerai de marcher dans les pas du temps en randonneur subjugué.
Je ne lâche rien. "
Hymne au courage d'être soi, à l'amour et à la solidarité inoxydable des "gens du quartier", Cœur-d'amande est une formidable bouffée d'air dans un monde en apnée.

Notre chronique
Cœur-d’amande traite avant tout de la condition humaine. Ce roman analyse avec finesse les liens qui nous unissent, nos failles, et tout ce qui fait de nous des êtres de chair et de sentiments.
« Il n’y a rien de contre nature en amour. Lorsque deux adultes sont consentants…
Ce qui est contre nature, ce sont les essais nucléaires, la déformation, la pollution, la famine, les guerres. »
Le protagoniste, Nestor, un jeune homme de 31 ans qui a le cœur sur la main, vit à Montmartre. Entouré d’une bande d’amis aussi bigarrés qu’attachants – vendeurs à la sauvette, marabouts, sans-papiers… — il incarne la fraternité. Nestor, malgré les épreuves de la vie – rejeté à sa naissance par sa mère, mais élevé par sa grand-mère aimante, victime de moqueries à cause de sa taille – fait preuve de résilience. 
Son quartier devient son refuge et ses amis, son soutien. 
« Ne sont à plaindre que les gens qui ne comptent pour personne et ce n’est pas ton cas. »
(Grand Frère Frédo)
Mais, lorsqu’il perd son emploi et qu’on lui retire sa grand-mère souffrant de la maladie d’Alzheimer, son pilier disparaît, son monde vacille. 
« Le meilleur ami de l’homme est le livre…
Tu l’ouvres et il déploie le monde devant toi, te transporte tel un tapis volant vers des contrées insoupçonnables, te fait aimer des êtres de fiction qui deviennent de vraies personnes pour toi…
C’est pour Mamie que j’ai commencé à écrire… »
Nestor part dans le sud de la France chez Léon, un ami qu’il avait aidé par le passé.
« J’ignorais que tu avais un talent caché. 
Nous en avons tous un, Léon. Il suffit de creuser. » 
Là-bas, face à lui-même, il retrouve un souffle nouveau dans la quiétude de la campagne, l’amitié et l’entraide. L’éloignement de la ville lui permet de se régénérer.

La littérature, un lien précieux avec sa grand-mère – ancienne professeure de lettres, passionnée de Kessel – devient pour lui une bouée de sauvetage. Écrire lui permet de s’évader de ce monde semé d’embûches.
Ce superbe livre aborde avec sensibilité la différence, la force de l’amitié (sans concessions), le vieillissement, la perte d’êtres chers, et, somme toute, tout ce qui définit notre humanité. Il offre beaucoup de douceur et invite à réfléchir sur l’essentiel, dans un monde de plus en plus individualiste… 
Je conclurai avec les mots de l’auteur :
« La littérature a été notre patrie à nous, l’hymne qui nous galvanisait… »
#Cœurdamande #NetGalleyFrance

Pour aller plus loin

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Bonjour !
Votre commentaire sera bientôt en ligne.
Merci d'échanger avec nous !
Gabriel et Marie-Hélène.