Une biographie touffue qui ne parle pas que de l’écrivain, mais de l’homme, du séducteur, du citoyen engagé. Un récit foisonnant de mille deux cents pages où, à travers une vie, transparaît une époque des plus passionnantes, une époque où les intellectuels étaient écoutés, une époque où ils s’engageaient, que ce soit pendant la première guerre mondiale ou au cours des évènements nombreux qui précédèrent la guerre d’Algérie.
L’œuvre de camus a peu vieilli contrairement à celle de bien de ses contemporains. C’est qu’il n’était pas dogmatique. Les prises de position radicales sont rarement corroborées par l’Histoire.
On a beaucoup reproché à Camus son manque d’engagement en faveur de l’indépendance de l’Algérie. Pouvait-il être clairvoyant en tout ? Ce n’était pas un surhomme. Cette biographie ne cache rien de ses faiblesses. Mais il était d’Algérie. Il y avait vécu. Sa famille y vivait encore après son départ pour Paris. Seuls un million de pieds noirs ont pu comprendre le déchirement de quitter sa terre natale. Cela ne justifie bien sûr pas les exactions de la colonisation. Il s’agit de sentiments.
Et puis Camus a disparu sans connaître le dénouement du drame de la décolonisation, dans un absurde accident de voiture. Sans doute n’aurait-il pas vécu longtemps - c’est du moins ce que pensait son médecin - puisqu’il était tuberculeux. Il le savait. Se sentait acculé par le temps, et retravaillait sans cesse une œuvre qui reste essentielle pour nous aujourd’hui.
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Gabriel et Marie-Hélène.