Présentation de l'éditeur
Souvent les enfants s'inventent une famille, une autre origine, d'autres parents.
Le narrateur de ce livre, lui, s'est inventé un frère. Un frère aîné, plus beau, plus fort, qu'il évoque devant les copains de vacances, les étrangers, ceux qui ne vérifieront pas... Et puis un jour, il découvre la vérité, impressionnante, terrifiante presque. Et c'est alors toute une histoire familiale, lourde, complexe, qu'il lui incombe de reconstituer.
Une histoire tragique qui le ramène aux temps de l'Holocauste, et des millions de disparus sur qui s'est abattue une chape de silence.
Notre chronique
Un secret de Philippe Grimbert est bien plus qu’une simple histoire familiale dissimulée sous le poids du silence. Il s’agit de la naissance d’une vocation, d’un témoignage historique, et de la façon dont ce secret, gardé par amour, détruit davantage qu’il ne protège.
« L’œuvre de destruction entreprise par les bourreaux quelques années avant ma naissance se poursuivait ainsi, souterraine, déversant ses tombereaux de secrets, de silences, cultivant la honte, mutilant les patronymes, générant le mensonge. Défait, le persécuteur triomphait encore. »
Un secret est une œuvre marquante par sa capacité à évoquer les blessures du passé et l’importance de la transmission, dans un style à la fois simple et profondément émouvant.
J’ai été très touchée par le lien entre la psychanalyse et l’histoire de notre jeune narrateur, qui découvre ce qui est arrivé à ses parents pendant la Seconde Guerre mondiale (et celle de la communauté juive en général), par la façon dont il avance malgré le secret, puis grâce à la parole libérée.
« Louise a respecté le secret dont mes parents m’avaient entouré, secret dont elle faisait partie. Peut-être guettait-elle un signe avant de m’en dire davantage. Un mot, une allusion de ma part qui lui permettrait d’entrouvrir la porte. »
Un ouvrage qui allie profondeur et sincérité.
« Tous mes proches savaient, tous avaient connu Simon, l’avaient aimé. Tous avaient en mémoire sa vigueur, son autorité. Et tous me l’avaient tu. À leur tour, sans le vouloir, ils l’avaient rayé de la liste des morts comme de celle des vivants, répétant par amour le geste de ses assassins. »
Pour aller plus loin
Tout le bruit du Guéliz de Ruben Barrouk (Albin Michel)
L'enfant de Noé d'Eric-Emmanuel Schmitt (Editions Albin Michel)
La Carte postale d'Anne Berest, Lu par Ariane Brousse (Audiolib)
Le ghetto intérieur de Santiago H. Amigorena (P.O.L.)
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Gabriel et Marie-Hélène.