Les acteurs de la littérature : Dominique Iwan

Bonjour Dominique, merci infiniment de nous rejoindre sur le blog pour cette interview !

Pour commencer, qui êtes-vous ?

J’aime me présenter comme une femme de 66 ans, enfin libre après plus de trente années à œuvrer dans le monde des Polymères, une femme engagée et témoin de son temps dans beaucoup de ses aspects, mais surtout une mère de deux enfants (que j’ai quasiment élevés seule) et grand-mère de deux petits-enfants. Mes ascendances juives polonaises me portent au questionnement perpétuel, à la joie indicible et à la terrible peine, et je m’approprie complètement cette citation de Eliette Abecassis : « L'âme juive, c'est ce qui perdure lorsque tout est oublié ».

Quelle lectrice êtes-vous ?

Je suis une lectrice éperdue, reconnaissante et exigeante. J’aime les mots, leurs saveurs, leurs parfums, la douce ou la folle musique qu’ils font ensemble pour former des phrases, puis des chapitres entiers. J’aime tourner les pages, les caresser, m’y perdre quand le livre me touche et me parle et cela arrive souvent, bien heureusement. Mais comme dit plus haut je suis également exigeante, il est vrai que mon statut de chroniqueuse littéraire me permet de lire beaucoup de livres donc d’aimer … ou de moins aimer.

Une lecture fondatrice (ou plusieurs) ?

« Le Dernier des Justes » d’André Schwarz-Bart, Prix Goncourt 1959. J’ai découvert ce livre magnifique dans les années 80 et il me suit depuis toujours. Je le reprends de temps en temps, sa relecture se fait de plus en plus précautionneuse, tant ses pages, à l’image de Ernie Levy, personnage principal du roman, se font fines et fragiles. « En 1943, Ernie Levy est au seuil du camp de concentration de Drancy. Il est le dernier maillon d'une très longue lignée de Justes, commencée au douzième siècle. Et si, finalement, la mort ne pouvait rien contre celui qui parvient toujours à transmettre l'étincelle de vie ? »

Quels sont vos 5 romans (ou autres œuvres littéraires) préféré(e)s ?

Le Dernier des Justes d’André Schwarz-Bart

Souvenirs de la maison des morts de Fiodor Dostoïevski

Mémoires d’une jeune fille rangée de Simone de Beauvoir

L’Invitée de Simone de Beauvoir

Yentl et autres nouvelles de Isaac Bashevis Singer

La fugue du kabbaliste de Frank Lalou. (Je l’ajoute car j’ai écrit une chronique sur ce livre magique)

Quand avez-vous commencé à écrire ? Quel a été le déclencheur ?

J’ai commencé a écrire à 18 ans un premier livre qui n’a jamais vu le jour, peut-être pour répondre de façon subliminale à Simone de Beauvoir et à ses « mémoires d’une jeune fille rangée », puis bien des années plus tard, des nouvelles pour enfants, puis un conte pour enfants que j’ai tenté de faire éditer, sans succès. … J’ai commencé l’écriture d’un livre autobiographique à la suite de séances de Trame Thérapeutique (notre corps, tel un instrument de musique, peut parfois se désaccorder. La Trame est une technique qui va lui permettre de retrouver sa vibration initiale). Mon mal être était très profond à cette époque et la mise en mots de certains souvenirs douloureux m’a permis de me retrouver, cette mise en mots s’est transformée en livre …

Quelles sont vos principales influences ?

Je ne suis pas sûre de bien comprendre la question, mais s’il s’agit de ce qui influence le choix de mes chroniques, je dirais mes élans de colère ou d’amour : le djihadisme (plusieurs chroniques sur le sujet), la maltraitance infantile et la violence faite aux femmes (plusieurs chroniques sur le sujet), l’antisémitisme (chronique sur le livre de Delphine Horvilleur) pour la colère … et pour l’amour : l’ésotérisme, l’alchimie, les femmes connues ou inconnues dans ce qu’elles ont de trouble et de lumineux (plusieurs chroniques sur ces sujets)

Pourriez-vous nous en dire plus sur le recueil que vous êtes en train d’écrire ?

Je suis presque à la fin de ce livre que je terminerai dans la paresse de l’été … Il s’appellera (mais c’est encore un secret) « Maison rouge » en référence à Kasimir Malevitch et sa prison aux murs aveugles peinte en 1932 pour montrer la souffrance russe. Ce livre parle de ma propre maison rouge sans porte ni fenêtre, des traumatismes de l’enfance, de la vie de cette petite fille juive ashkenaze dans le début des années 60 et après, de mes démons et de mes passions …

Pourriez-vous nous parler de votre collaboration au site www.francenetinfos.com 

J’ai commencé à collaborer au site France Net Infos en octobre 2015, donc voici bientôt 4 ans. Je cherchais à écrire des articles principalement dans le domaine littéraire et j’avais déjà proposé ma collaboration à plusieurs journaux ou sites en ligne. Et puis Le Rédacteur en Chef de France Net Infos a bien voulu me faire confiance et j’ai déjà écrit pour eux plus de 70 chroniques. J’ai une liberté totale dans le choix de mes sujets et dans les livres qui me sont proposés et que je m’engage à chroniquer.

Quelles sont vos principales sources d’inspiration ?

Comme décrit plus haut, beaucoup de sujets ou d’écrivains peuvent m’inspirer, une histoire belle ou infâme peut me toucher car la lumière comme l’obscurité doivent se chroniquer (voir mon article sur le livre d’Olivier Guez : La disparition de Josef Mengele), 

Le mot de la fin ?

Déjà j’ai éprouvé un plaisir inouï à répondre à vos questions, car j’ai en fait peu l’occasion de me raconter. Merci de m’avoir offert cette opportunité. Face à ma « belle campagne » au cœur de la ville et dans l’écriture, je me sens enfin à ma place, ou comme dit ma Psychothérapeute « à mon affaire ». Prochaine étape finir mon livre et tenter de le faire éditer, quelle belle aventure !

Pour aller plus loin  : quelques chroniques de Dominique

Roman.

Essais politique, sociologique.

Second essai.

Autre essai.

Roman autobiographique

Romans dystopique.

Biographie.