20 novembre 2018

INTERVIEW de Lætitia Colombani (auteure de La Tresse, Éditions Grasset).

Quand avez-vous commencé à écrire ?
Dès l'âge de dix ans, j'ai commencé à écrire de petites histoires, des nouvelles assez courtes, encouragée par l'un de mes instituteurs. Adolescente, j'ai beaucoup écrit de poésies, j'en ai des cahiers entiers ! Lorsque j'ai commencé mes études de cinéma, je me suis mise à écrire des scénarii, naturellement.

Quelles sont vos principales sources d’inspiration ?
Je puise mon inspiration partout : dans les discussions que j'entends, dans les reportages que je vois, dans les romans que je lis... dans la vie, tout simplement. J'ai un carnet à idées depuis vingt ans, dans lequel je note tout ce qui me touche, m'étonne ou m'émeut, pour d'éventuelles futures histoires...

Quels sont vos cinq romans préférés ?
Mes romans préférés sont L'Amant de Duras, que j'ai découvert à l'âge de quinze ans et qui m'a bouleversé, Les heures de Mickael Cunningham, ou encore Mrs Dalloway de Virginia Wolf. Je suis restée amoureuse du Petit Prince de St Exupéry, qui est le tout premier livre que mon père m'a lu le soir lorsque j'étais petite (j'ai conservé l'édition qu'il tenait lui-même de son enfance). Madame Bovary est aussi l'un des livres qui m'a le plus marqué lorsque j'étais adolescente.

Quelle lectrice êtes-vous ?
J'étais une lectrice très assidue durant l'enfance et l'adolescence, je lisais plusieurs romans par semaine, il fallait aller souvent à la bibliothèque me réapprovisionner. A partir de l'âge de vingt ans, je me suis mise à aller au cinéma tous les soirs, du fait de mon métier, et mon rythme de lecture fut moins soutenu. J'ai éprouvé l'envie de renouer avec des habitudes de lecture plus régulières lorsque j'ai commencé à écrire La Tresse. Je l'ai ressenti comme un besoin, comme une nourriture nécessaire. Je lis chaque soir, avant de m'endormir, et en vacances je passe aussi du temps à lire dans la journée.

Exercez-vous une autre profession ?
Je suis cinéaste, scénariste, et également comédienne. J'ai travaillé exclusivement pour le cinéma pendant presque vingt ans.

Comment gérez-vous les deux ?
L'idéal serait de pouvoir alterner les films et les romans... J'adore l'écriture et la solitude qu'elle implique, ainsi que la liberté infinie qu'offre le roman, mais j'aime aussi l'ambiance des plateaux de cinéma et le travail en équipe.

Quand écrivez-vous ? Avez-vous un rituel d’écriture ? des manies d’auteur ?
J'écris tous les jours de la semaine, de 9h à 16h environ, avec une pause pour le déjeuner. J'ai des horaires pour ainsi dire « de bureau ». Je ne travaille en revanche jamais le week-end ni les vacances (sauf urgence à régler) mais ce sont des périodes où je lis beaucoup. Je suis convaincue que le temps passé à lire, se documenter, ou simplement rêver et réfléchir au projet, compte tout autant que le temps passé à la table devant l'ordinateur. Le travail de maturation est pour moi incompressible et nécessaire. Je ne sais pas écrire vite.

Etes-vous en train d’écrire un nouveau roman ?
Oui, j'ai commencé à travailler sur un nouveau livre... Je ne sais pas encore quand il sera prêt, il faut qu'il mûrisse et que je trouve mon tempo d'écriture... Ayant beaucoup été en promotion ces derniers mois, mon rythme habituel d'écriture s'en est trouvé modifié.

Quels sont vos meilleurs souvenirs d’auteur ?
Ma toute première interview radio avec Bernard Lehut, ou mon passage à la Grande Librairie avec François Busnel... et des rencontres en librairie ou en salons avec quelques lecteurs/lectrices qui m'ont bouleversée... Deux d'entre eux m'ont marquée durablement.

Avez-vous des petites manies d’écrivain ?
Oui, j'aime écrire en buvant du thé vert, j'ai besoin que mon bureau soit tout à fait rangé autour de moi pour parvenir à me concentrer, j'aime aussi faire de petites pauses dans la matinée pour me faire un goûter... Le plaisir d'écrire est aussi dans toutes ces petites choses du quotidien qui entourent l'écriture... L'endroit où j'écris est extrêmement important ; je n'ai jamais pu écrire ailleurs que chez moi. J'ai besoin d'être dans ma bulle. Virginia Woolf le disait si bien : pour écrire, il faut du temps, et « une chambre à soi ».


Notre chronique de La tresse. 

MERCI infiniment Lætitia pour cette formidable interview !

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