10 décembre 2020

La fureur de lire : Lumière sur Jean-François Chabas (La rivière de Satin, Didier Jeunesse).

Lumière sur Jean-François Chabas pour son ouvrage jeunesse, La rivière de satin, qui figure dans le premier opus de La fureur de lire ! 

Jean-François Chabas est un écrivain français, né le 17 juin 1967 à Neuilly-sur-Seine.
Il a exercé différents métiers avant de se consacrer à l’écriture en 1995 en publiant « Une moitié de wasicun » chez Casterman qui a obtenu le prix Amerigo-Vespucci Jeunesse au Festival international de géographie de Saint-Dié-des-Vosges en 1996.
Il est l’auteur de plus de 80 livres qui lui ont permis de rapidement rencontrer le succès et qui lui ont valu de nombreux prix. Considéré comme l’un des auteurs majeurs de la littérature jeunesse contemporaine, il est traduit en plus de dix langues.
Une dizaine de ses livres sont sur la liste de l’Éducation nationale.
Jean-François Chabas a publié des livres dans la collection Romans chez Casterman, dont « Les Secrets de Faith Green » (1998), qui a été très remarqué et a obtenu 14 prix, dont le Tam-Tam, le Versele (Belgique) et le Grand Prix de la PEEP.
34 de ses romans et nouvelles ont été publiés à l’École des loisirs où il a entre autres remporté le prix de la Télévision suisse pour « La Charme » (2005), le prix de la Nouvelle Revue pédagogique pour « Prières » (2008), le prix jeunesse Rhône-Alpes pour « Les Lionnes » (2009) et le prix du Mouvement des villages d’enfants pour « Asami le nageur » (2005). Il a obtenu le Prix Sorcière pour « Le père tire-bras » (2002) chez T. Magnier.
Il a également écrit 10 albums publiés chez divers éditeurs, illustrés par Hervé Blondon, David Sala, Joanna Concejo, Thomas Baas, Marie Desbons et Clotilde Perrin. Plusieurs d’entre eux ont été primés.
En littérature générale, Jean-François Chabas a publié « Les violettes » (2004)," Les ivresses » (2009), et « Le don de Skullars Newton » (2020), chez Calmann-Lévy.
En 2016 est sorti chez Gallimard « L’arbre et le fruit » (Prix Gr'Aisne de critique 2019, Prix Hafed Benotman du Roman Noir Collégien 2019) et, chez Didier Jeunesse, « La loi du phajaan » (Prix coup de cœur jeunesse Asnières-sur-Seine 2018) en 2017, et « La rivière de satin » en 2019.
En 2018-2019, 4 tomes des « Chroniques de Zi » sont sortis chez Nathan.

À PROPOS DE MON MÉTIER D’ÉCRIVAIN

Il y a un peu plus d’un an, je marchais dans les rues de Broome, petite ville isolée sur la côte occidentale de l’Australie. J’ai vu venir sur le trottoir une jeune mère aborigène, pieds nus, vêtue d’une robe fanée ; elle tenait par la main une très petite fille.
Tout à coup, j’ai discerné sur son visage une expression de crainte. Elle est descendue du trottoir, entraînant son enfant et, me retournant, j’ai compris : elle voulait laisser passer un couple de Blancs : un homme et une femme gras et roses, qui occupaient tout ce trottoir avec une sorte de majesté obscène et vulgaire. Je me suis rappelé que, bien plus tôt, sur cette même côte de l’océan Indien, plus au sud, à Geraldton, j’avais observé la même expression de crainte sur les visages des membres d’une famille yamaji, dans un supermarché.
La peur de ceux qui savent ne pas être les maîtres.
Ces peuples – Yawuru ou Bardi au nord, Yamaji ou Noongar au sud – sont là, sur l’île, depuis plus de 50 000 ans.
Une colonisation assassine les ostracise sur leurs propres terres.
Alors, ce jour-là, à Broome, j’ai éprouvé une immense colère. Cette mère et son enfant étaient chez elles.
Voilà quelle est la noblesse du métier d’écrivain : celle de se mettre au service d’une cause. J’ai décidé d’une série de romans sur le thème de la colonisation australienne, ancienne et contemporaine. Elle sera inaugurée par le roman « Red Man », qui sort cet hiver au Diable Vauvert. Cet éditeur a été magnifique d’engagement et de confiance.
Il arrive qu’un roman fasse plus de bruit qu’un article de journal, une émission de télévision, un YouTube très regardé. Il peut se produire qu’il soit plus pérenne.
On peut écrire pour distraire ; ce n’est pas déshonorant. Mais il faut aussi, je crois, écrire pour servir les causes qui nous saisissent à la gorge. L’on se guérit – un peu – et l’on aide.

La première anthologie littéraire dont j’ai entendu parler, enfant, était l’Anthologie de la poésie française, de Georges Pompidou.
Il me semblait très étrange qu’un président de la République puisse s’intéresser aux poèmes.
Cela m’a marqué.
Lorsque Marie-Hélène Fasquel a eu la gentillesse de me proposer de participer à sa propre anthologie, comment aurais-je pu refuser ?
J’accours !
Marie-Hélène est infiniment plus séduisante que Georges Pompidou...


Pour aller plus loin

Sitede l'auteur.


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