Le chalutier se dirigeait lentement vers un
quai balisé par des bornes lumineuses tandis que le soleil, au loin, achevait
sa course derrière une terre au faible relief. On a fait route plein nord, songea Soizic en navigatrice avertie.
Les quatre jeunes gens attendaient sur le pont. Face à eux se tenait Dana
fièrement campée en pantalon et blouson de cuir. La comédie des marins-pêcheurs
était bel et bien terminée.
— Mes amis, dit-elle, tandis que ses
longs cheveux ondoyaient dans une brise de terre naissante, je vous dois des
explications. Au fait, j’espère qu’aucun d’entre vous n’a souffert du mal de
mer pendant cette horrible tempête, heureusement brève, ajouta-t-elle avec un
clin d’œil. Je sais que vous m’avez surveillée… D’ailleurs, Corentin, donne-moi
ton téléphone, tu n’en auras pas besoin ici. Ne fais pas l’étonné, il y a une
caméra dans la cabine.
— Où sommes-nous ?
la coupa Gaël.
— Nous sommes sur l’île de Mynyw, près
de l’Irlande.
— Vous nous avez enlevés ?
demanda Corentin, en tendant à regret son smartphone.
— Pas du tout, répondit Dana. Vous êtes
ici avec l’accord plein et entier de vos parents.
— Ça n’est pas vrai !
hurla Tiphaine, au bord des larmes. Mes parents me disent toujours tout !
— Peut-être ne voulaient-ils pas
t’avouer qu’ils avaient reçu une grosse somme d’argent en échange de ta
collaboration ?
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Gabriel et Marie-Hélène.