On aimait Noiret, bonhomme, humain, tendre, raffiné et c’est
bien ainsi qu’il apparaît dans ses mémoires. Bien sûr, elles sont l’occasion
pour le lecteur de se plonger avec délice dans les coulisses de l’âge d’or du
cinéma français, dans l’intimité de Simone Signoret, Jean Rochefort, Catherine
Deneuve, ou Jean-Pierre Marielle, pour ne citer qu’eux, car ils furent
infiniment plus nombreux, au cours d’une carrière riche de cent films, à côtoyer
ce grand monsieur à la voix profonde et au regard câlin. S’il fut doux de
nature, Philippe Noiret n’en fut pas pour autant naïf, et il sut voir chez certains
de ses partenaires quelques défauts, notamment une certaine propension à
tirer la couverture à soi, défaut
courant, mais difficile à supporter dans ce métier, surtout lorsque l’on avait
autant de savoir-vivre que notre acteur. Si le panorama des films de Noiret est
exaltant, passionnant, et souvent émouvant, la partie du récit qui nous a le
plus intéressés est finalement celle de ses débuts au sein du TNP de Jean
Vilar. Ce magnifique homme de théâtre, monument unanimement respecté
aujourd’hui, fut de son temps cruellement attaqué de tous bords, et en
particulier au cours des événements de mai 68. Nous l’ignorions, comme beaucoup
sans doute, la notoriété masquant bien souvent le rude parcours qu’un artiste a
dû suivre pour y parvenir.
Philippe Noiret aimait la solitude et les chevaux. Il ne fut un homme à femmes
qu’au cinéma et resta toujours fidèle à son amour, Monique. Enfin, il détestait
la télévision, l’accusant d’être le fossoyeur du septième art. Que dirait-il
aujourd’hui en découvrant l’insondable ineptie de la plupart des chaînes
auxquelles on aura l’élégance de pardonner… si elles programment un film avec
philippe Noiret !
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