08 mai 2019

Interview de Charline Malaval


Bonjour Charline ! Quand avez-vous commencé à écrire ?
J'écris depuis que je suis toute petite. Ma première histoire, j'avais 7 ans et elle s'appelait L'Oiseau mangeur d'hommes. Écrire a toujours été pour moi une nécessité, comme celle de lire d'ailleurs.

Quelles sont vos principales influences ?
Elles sont multiples ! J'aime les grands auteurs américains comme John Steinbeck, William Faulkner, Ernest Hemingway, Richard Yates. En tant que professeur de français, je suis aussi marquée par la littérature française qui est extrêmement riche. Le premier roman qui m'a fait verser des torrents de larmes est La Vie devant soi de Romain Gary. J'ai beaucoup aimé à une période les récits de voyage, jusqu'à ce que je fasse ma valise à mon tour… Actuellement, j'apprends le russe, c'est un univers que je découvre et je rêverais de pouvoir lire dans le texte Dostoïevski, Tolstoï, Gontcharov, Pasternak…

Quelle lectrice êtes-vous ?
Je lis pour m'extraire du réel, un peu tous les jours, parfois sans pouvoir m'arrêter.

Exercez-vous une autre profession ? Si oui, comment gérez-vous les deux ?
Je suis actuellement professeur de français au lycée français de Riga. J'écris le soir quand je rentre, pendant les vacances, je prends des notes pendant les récréations quand j'ai de nouvelles idées.

Avez-vous des petites manies d’écrivain ?
Pour chaque roman, j'écoute quelques musiques en boucle. Elles participent à créer une ambiance, celle que je veux retranscrire.

Quel a été votre plus grand bonheur littéraire ?
J'ai essuyé comme tout écrivain pas mal de lettres de refus pour mes précédents manuscrits et dans la même semaine - c'est incroyable mais vrai - j'ai reçu deux propositions sérieuses ! Une proposition de publication pour Étrangères aux Éditions Lucien Souny, et un mail de la part de Préludes aux Éditions Livre de Poche me disant qu'ils appréciaient mon style et qu'ils voulaient me rencontrer. J'étais au Vanuatu à ce moment-là et je rentrais quelques semaines plus tard en France pour les vacances de Noël. J'ai parlé de mon projet Le Marin de Casablanca à mon éditrice chez Préludes. Elle m'a fait confiance et m'a donné 3 mois pour l'écrire. Quelques jours plus tard, j'étais à l'aéroport à l'embarquement à Charles de Gaulle pour retourner au Vanuatu, mes jambes tremblaient. On m'a annoncé que j'avais un problème de passeport et j'ai pris ça comme un signe du destin. J'ai plaqué les cocotiers pour ne faire qu'écrire pendant 3 mois !

Vos histoires sont-elles inspirées par des anecdotes personnelles ?
Cela fait maintenant 5 ans que je vis à l'étranger et j'ai également beaucoup voyagé durant ces expatriations. Je me nourris de ces expériences de vie, elles dessinent le cadre de mes romans, bien sûr. Pour Étrangères, je ne me voyais pas parler de l'Île Maurice ou de Casablanca pour Le Marin de Casablanca sans y avoir mis les pieds.
Pour Le Marin de Casablanca, je me suis inspirée de l'histoire de mon grand-oncle qui était un jeune marin embarqué sur La Railleuse en 1940 et qui a disparu dans l'explosion de ce navire dans la rade de Casablanca. J'ai grandi avec ce mystère, ce fantôme, qui m'a fascinée depuis toujours. L'histoire que j'ai écrite n'est pas la sienne, puisque ma famille n'a jamais rien su de ce qui lui était réellement arrivé. Mais je mourais d'envie depuis petite fille de lui redonner une vie, si possible romanesque… Comme disait John Ford, " Si la légende est plus belle que la réalité, alors racontez la légende ! "

Qu’est-ce que vous préférez dans votre métier d’écrivain ?
C'est un métier qui pousse constamment à être en questionnement, à observer le monde. Il faut être curieux. Mais chaque roman est à la fois une immense joie et une souffrance. Recommencer un nouveau roman, c'est se sentir incessamment au pied du mur. Il faut apprendre à vivre avec ce doute permanent.

Comment avez-vous imaginé Le marin de Casablanca au tout début ?
Au début, j'avais cette photo de mon grand-oncle dont je voulais imaginer l'histoire. Petite, je l'idolâtrais parce qu'il voyageait, parce qu'il était beau, grand et que pour moi, il avait été fauché alors qu'un grand destin l'attendait forcément ! J'ai voulu lui rendre hommage en en faisant un homme mystérieux et l'idée est alors venue de la construction en roman choral. Tous les regards sont tournés vers lui et pourtant on n'entendra jamais sa voix !

Êtes-vous en train d’écrire un nouveau roman ?
Je commence l'écriture d'un nouveau roman qui se déroulera au Brésil cette fois. C'est le pays de ma première expatriation et j'ai tout aimé de ce pays !

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes auteurs ?
Il faut lire, écrire sans se décourager si c'est vraiment un rêve et une aspiration profonde.

Pour aller plus loin, notre chronique du Marin de Casablanca !

 Merci Charline !

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