02 octobre 2019

Chronique littéraire : Graine de sorcière de Margaret Atwood (Robert Laffont, collection « Pavillons »)

Résumé
Injustement licencié de son poste de directeur du festival de Makeshiweg, au Canada, alors qu’il mettait en scène La Tempête de Shakespeare, Felix décide de disparaître. Il change de nom et s’installe dans une maisonnette au coeur de la forêt pour y panser ses blessures, pleurer sa fille disparue. Et préparer sa vengeance. Douze années passent et une chance de renaître se présente à Felix lorsqu’on lui propose de donner des cours de théâtre dans une prison. Là, enfin, il pourra monter La Tempête avec sa troupe de détenus, et tendre un piège aux traîtres qui l’ont détruit. Mais la chute de ses ennemis suffira-t-elle pour qu’il s’élève de nouveau ? Le nouveau roman de Margaret Atwood, la grande dame des lettres canadiennes au succès phénoménal, est un hommage à Shakespeare à travers une prose sublime, déchirante et drôle à la fois. 

« Il y a tant d’exubérance, de chaleur et de génie dans ce roman que tout ce qu’on espère, c’est qu’Atwood réécrive tout Shakespeare. (Sans vouloir t’offenser, Will.) » The Guardian

Ma chronique
Un ouvrage unique, d’une originalité extrême, qui revisite La Tempête de Shakespeare magistralement.
De nombreuses mises en abyme, telles des Matriochkas, nous entraînent dans l’esprit de La tempête, dans son intrigue, en résonance avec ses thématiques (la Vengeance, la perte d’un enfant, la folie (ou pas ?) du duc, la tromperie, l’appât du gain, du pouvoir, la trahison, la rédemption, le pardon… Tout y est, plusieurs fois : une Tempête moderne, une Tempête en milieu carcéral, une Tempête sur scène … pour notre plus grand plaisir 
Un escroc qui joue l’acteur. Double irréalité. Peut-être l’île est-elle réellement magique, continue-t-il. Peut-être est-ce une sorte    de miroir : chacun y décèle un reflet de son moi profond.

Un texte puissant, à lire et relire (parallèlement au texte d’origine), sur La Tempête, le pouvoir rédempteur de l’art, l’illusion et la réalité, mais aussi sur des thématiques plus modernes, telle l’alphabétisation en milieu carcéral.
Il y avait dans ses efforts d’alors un désespoir fébrile, mais n’y a-t-il pas du désespoir au cœur de tout art véritable ?

Pour les étudiants, les enseignants, les curieux… : une très intéressante bibliographie en fin d’ouvrage.

Vous l’avez compris, la professeure d’anglais et de littérature que je suis vous recommande ce récit sans aucune hésitation !

Pour aller plus loin : un Padlet sur La Tempête (que j’ai étudiée avec mes élèves l’an dernier).


Made with Padlet

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Gabriel et Marie-Hélène.