Daniel Picouly revient sur son enfance et son rapport à l'apprentissage et à la transmission. Il se dédouble, tour à tour l'enfant qu'il fut et l'adulte qu'il est. Il narre des souvenirs, d'abord au premier degré, puis avec recul. Dans les deux cas, on assiste à la confrontation entre les rêves d'un gamin de 10 ans en 1958, et ceux de l'adulte qui, au fond, est resté le même. Il sait se faire attendrissant, sans verser dans la mièvrerie, raconter des histoires, sans pédanterie ni didactisme. Il a le vrai talent de ne pas faire de morale et d'être généreux. On redécouvre des réflexions enfantines ; on respire un air de nostalgie (l'enfance, mais aussi cette période où les noms ont valeur de symboles poétiques : Pierre Benoit, Gaston Leroux, Mendès-France...).
Un très joli petit texte où les répliques fusent avec humour (« Aux rations de guerre, les cancres reconnaissants »), où l'émotion est constante et contenue.
Revue de presse
Ce n'est pas seulement un texte autobiographique inédit, ni une simple lecture ou mise en espace, mais un voyage métaphysique. --A nous Paris
L'auteur
Daniel Picouly s'est imposé en 1996 avec Le Champ de personne (Grand prix des lectrices de ELLE) puis avec L'enfant léopard (Prix Renaudot, 1999). Il a publié aux éditions Albin Michel La nuit de Lampedusa, La faute d'orthographe est ma langue maternelle et Le cri muet de l'iguane. Il a animé une émission littéraire sur France Ô.
Notre chronique
Un texte magistral, touchant, à l'humour fin et omniprésent. Une œuvre presque universelle qui nous plonge dans l'enfance de l'auteur et nous ramène, par ricochets, dans la nôtre. Une magnifique ode à l'amour des siens et à la littérature, à l'école et à une existence remplie de soucis et de joies simples.
Nous retrouvons l'ambiance du "Champ de personne" qui évoque aussi bien la "guerre des boutons" que les photos de Doisneau... Avec tendresse, verve, imagination et une constante drôlerie, l'auteur nous rend attachants des personnages sortis tout droit de nos propres représentations des années 1950-1960.
Et malgré les fameuses fautes d'orthographe, il nous rend compte de son amour de gosse pour les mots, qui l'ont aidé à se faire une belle vie à leur service.
Au sujet de Proust découvert à l'âge de quatorze ans :
"J'ai fini par en venir à bout.
À me sentir bien. À y revenir.
À tout lire. Dans l'ordre."
Alors comment progresser en écriture ?
"Le travail !
Excusez-moi, le mot est parti tout seul.
J'ai dit une grossièreté ?
Pourtant, le seul secret de l'écriture, c'est le travail."
Un très beau livre à découvrir sans attendre !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Bonjour !
Votre commentaire sera bientôt en ligne.
Merci d'échanger avec nous !
Gabriel et Marie-Hélène.