13 septembre 2021

Chronique littéraire : Artifices de Claire Berest (Stock).

Résumé

Abel Bac, flic solitaire et bourru, évolue dans une atmosphère étrange depuis qu’il a été suspendu. Son identité déjà incertaine semble se dissoudre entre cauchemars et déambulations nocturnes dans Paris. Reclus dans son appartement, il n’a plus qu’une préoccupation : sa collection d’orchidées, dont il prend soin chaque jour. 

C’est cette errance que vient interrompre Elsa, sa voisine, lorsqu’elle atterrit ivre morte un soir devant sa porte. 

C’est cette bulle que vient percer Camille Pierrat, sa collègue, inquiète de son absence inexpliquée. 

C’est son fragile équilibre que viennent mettre en péril des événements étranges qui se produisent dans les musées parisiens et qui semblent tous avoir un lien avec Abel. 

Pourquoi Abel a-t-il été mis à pied ? 

Qui a fait rentrer par effraction un cheval à Beaubourg ? 

Qui dépose des exemplaires du Parisien où figure ce même cheval sur le palier d’Abel ? 

À quel passé tragique ces étranges coïncidences le renvoient-elles ? 

Cette série de perturbations va le mener inexorablement vers Mila. Artiste internationale mystérieuse et anonyme qui enflamme les foules et le milieu de l’art contemporain à coups de performances choc. 

Pris dans l’œil du cyclone, le policier déchu mène l’enquête à tâtons, aidé, qu’il le veuille ou non de Camille et d’Elsa. 

Le nouveau roman de Claire Berest est une danse éperdue, où les personnages se croisent, se perdent et se retrouvent, dans une enquête haletante qui voit sa résolution comme une gifle.


Chronique

J’avais adoré le premier ouvrage de Claire Berest, Rien n’est noir, et je n’ai pas été déçue par Artifices. Ce roman nous entraîne dans une danse macabre à divers niveaux (performances culturelles, protagonistes qui essaient d’oublier leur passé, qui - forcément - les rattrape, recherche inconsciente et maladroite de l’amour, de l’autre…). En bref, une intrigue éclatée, à l’image de ses personnages déchirés, une histoire passionnante, des personnages puissants dans leur fragilité, un texte lu d’une traite. Un suspense entretenu jusqu’à la chute (dans tous les sens du terme). Des thématiques essentielles telles que l'art, le rôle de la nature dans nos vies, l’essence de la folie, l'importance de l'amour maternel et paternel qui nous façonne, irrévocablement... Et nous, de quels artifices usons-nous ? En avons-nous tous besoin ? Et dans quels buts, légitimes, honorables, inavouables ?

Merci Claire pour ce superbe roman choral.

 #Artifices #NetGalleyFrance


Extrait

Il s’en retourne se promener. Il commence la transe, pas après pas, trouver le rythme, que son corps déroule sa course autonome, point trop rapide d’abord, il a besoin de goûter le paysage qui défile, laisser son cerveau enregistrer des détails, une vitrine, un visage, capter un bris de conversation, bribes de sons, de paroles, musique transpirant des portes mi-closes des bars, trouver un point d’équilibre dans ce tournis.

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Gabriel et Marie-Hélène.