11 octobre 2021

Chronique littéraire : La nature des dieux de Marcus Cicéron (Les Belles Lettres).


Dans ce texte, écrit en 45 avant notre ère, Cicéron s’intéresse finalement peu à un panthéon qui, dès cette époque, appartient au folklore, mais essentiellement à la Nature, au sens de Création.

Pour Cicéron, Dieu n’est pas, comme dans les représentations médiévales, une force tutélaire, à forme humaine, installé en observateur plus ou moins bienveillant au-dessus de la coupole du Monde. Dieu est le Monde. Autrement dit, tout ce qui nous est révélé par nos sens – Terre, océans, planètes, étoiles, éther, etc. – n’est qu’une fragmentation de Dieu.

Dans ce sens, pour notre auteur, rien n’est inanimé, chaque élément du Tout palpite avec son énergie propre, car une force vitale s’étend à travers le monde entier.

Cette philosophie antique inspirée des Grecs évoque indubitablement le Tao, ainsi que des principes animistes (l’âme universelle) qui ont traversé les siècles dans de nombreuses cultures.

Ainsi, pour le philosophe puisque le Monde est Dieu lui-même, tout ce qui nous entoure ne peut être qu’admirable : L’homme est né pour contempler et pour imiter le monde ; il n’est pas l’être parfait, mais il est une petite portion de l’être parfait.

Cicéron regarde ce monde avec des yeux d’enfant. Cette mécanique extraordinairement agencée et mystérieuse le passionne. Il y voit une logique évidente. Et aussi une beauté surnaturelle.

Ce que fait la main humaine dans les ouvrages de nos arts, la nature le fait avec beaucoup plus d’art encore.

Dans ce texte, la contemplation de la nature donne lieu à d’impressionnantes et touchantes envolées lyriques. Deux mille ans nous séparent de Cicéron. Mais ses yeux ne sont pas différents des nôtres.

Pour aller plus loin
Correspondance de Cicéron (véritable chronique)
Correspondance de Cicéron (chronique humoristique)
Les devoirs de Marcus Cicéron

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Gabriel et Marie-Hélène.