12 novembre 2021

Chronique littéraire : L'amour sans le faire de Serge Joncour (Flammarion).

Présentation de l'éditeur
Après dix ans de silence, Franck téléphone un soir à ses parents. Curieusement, un petit garçon, qui porte le même prénom que son frère décédé, lui répond. Franck décide alors de revenir dans la ferme familiale. Louise, elle, a prévu d'y passer quelques jours avec son fils. Cette rencontre va bouleverser ces deux êtres abîmés par la vie. L'amour sans le faire, c'est une histoire tendre et bienveillante, en même temps qu'un hymne à la nature sauvage et imprévisible. Une invitation à changer - et, pourquoi pas, à renaître.

Biographie de l'auteur
Né à Paris le 28 novembre 1961, Serge Joncour veut devenir nageur de combat. Il interrompt donc rapidement ses études de philosophie, faute de temps. Il exerce différents métiers : maître nageur, livreur de journaux, cuisinier, rédacteur publicitaire... Il voyage dans de nombreuses îles avant de se consacrer définitivement à l'écriture. En 1998, il publie son premier roman,Vu, qui le propulse sur le devant de la scène littéraire. Il est l'auteur de douze livres parmi lesquels, UV (Le Dilettante, prix France Télévisions 2003) et, aux éditions Flammarion, L'Idole (2005), Combien de fois je t'aime (2008), L'Amour sans le faire (2012), L'Écrivain national (prix des Deux Magots 2014), Repose-toi sur moi (prix Interallié, 2016) et Chien-Loup (prix Landerneau 2018).

Notre chronique
Un roman d'abord choral dont l'intrigue permet aux deux protagonistes de se rencontrer, de s'apprivoiser et ainsi de se redéfinir. Un texte tout en douceur, sur une problématique typique pour les enfants d'agriculteurs (je suis bien placée pour la comprendre) qui, à un moment, peuvent être tentés de renier leurs origines, de s'en affranchir pour finalement comprendre que c'est contre nature, que l'attrait de la terre est ancré en eux et les rattrapera un jour ou l'autre. 
"La mort d'Alexandre n'avait rien changé, la mort d'Alexandre avec tout ce qu'elle avait révélé de malaise et d'incompréhension, plutôt que de les rapprocher les avait séparés davantage. Cette mort, plutôt que leur offrir la douleur en territoire de partage, ça avait été comme un reniement de plus, une manière de se défaire définitivement. Ce malheur, ils ne pouvaient pas le vivre ensemble, il les mettait mal à l'aise ce malheur, ce chagrin qui aurait dû les rapprocher il s'y sentaient à l'étroit, ils s'y gênaient comme dans un véhicule trop petit."
C'est aussi un roman puissant sur la perte, le deuil quasi impossible du fils, du frère, du compagnon, sur la rédemption possible grâce aux enfants, à leur jeunesse, leur générosité mais aussi grâce à l'amour, qui n'a pas forcément besoin de concrétisation pour s'épanouir, panser les blessures et révéler les êtres à eux-mêmes.

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Gabriel et Marie-Hélène.