Résumé de l'éditeur
« Ce livre est une histoire en cours. Celle d'un hier si proche et d'un demain qui tremble un peu. Ce présent qui bouscule, malmène, comment l'habiter, dans quel sens s'en saisir ? Comme il est étroit, cet interstice là, entre hier et demain, dans lequel l'actualité nous regarde. Elle reflète le monde, mais aussi des évènements minuscules en nous, des souvenirs, des questions, des inquiétudes. Ces pages ne sont pas le lieu d'un territoire conquis, d'un terrain marqué de certitudes. Ce livre est l'histoire de ce qui nous traverse, une histoire qu'on conjuguerait à tous les singuliers. » L.L.
Notre chronique
Il n’a jamais été trop tard est un voyage introspectif au cœur de notre époque, qui oscille entre les blessures individuelles et les soubresauts collectifs. Il s’agit aussi, en quelque sorte, en partie, d’un récit autobiographique, dans lequel Lola Lafon, auteure que j’affectionne, se livre comme jamais et se livre sur nos inquiétudes.
« Aux écrivains, on demande fréquemment s’ils écrivent chaque jour, et quand, le matin, la nuit ? J’écris quand je ne sais pas. Quand je ne sais pas si je saurai un jour. Ces pages ne sont pas le lieu d’un territoire que j’imagine conquis, d’un terrain marqué de certitudes. Ce livre est une histoire en cours. L’histoire de ce qui nous traverse, une histoire qu’on conjuguerait à tous les singuliers. »
« Je dois l’avouer : je m’en serais bien passé, du féminisme. J’aurais préféré ne pas comprendre que mon “accident” de parcours n’en était pas un. Que le viol était tragiquement banal et systémique. Je n’ai pas décidé de devenir féministe : ce sont des textes, ce sont des groupes de parole qui m’ont entendue et relevée. »
« Pendant que certains s’affolent des “dérives” du féminisme, les chiffres, eux, ne tergiversent pas : une femme sur dix est ou sera victime de violences sexuelles. »
Ce livre, fragmenté comme un journal intime de l’année (mois après mois), nous interroge sur les failles du monde contemporain et nous rappelle toutes ces questions que nous nous sommes posées, ou que nous continuons de nous poser…
Ce monde en crise, ses soubresauts, ces événements qui nous ont tous touchés.
L’écriture, arme et refuge, est le fil conducteur d’une réflexion profonde sur le féminisme, le poids du passé et l’urgence de réinventer nos récits.
Avec une lucidité troublante, Lola Lafon capte ce « quelque chose » qui gronde en chacun de nous : un élan, une révolte, une question restée sans réponse…
Et il y en a des questions sans réponses, des énervements, des sidérations… Des drames personnels aux colères universelles, elle entrelace réflexions philosophiques, échos d’actualités et observations sensibles. Ces textes sont profondément humains et universels.
« Et on s’y est presque fait, pour ne pas dire résigné, à avoir en commun la peur de faillir, de ne pas tenir, la peur de ce qui nous attend, la peur de ce qui ne nous attend plus. On s’échange les adresses de thérapeutes, des recettes bien-être, on décline les couleurs apaisantes sur les murs de notre appartement. On ne se dit plus au revoir, mais “prends soin de toi”, comme face à un cataclysme que l’on sait inéluctable. »
Un ouvrage à dévorer, qui nous renvoie à nos propres doutes et espoirs. Merci Lola !
Je conclurai avec une citation :
« C’est ce que nous laissent les disparus, ces évanouis, les manquants, les passés trop vite : un puzzle de mots, qu’on aura partagés. Des confidences, des désaccords, des fous rires, des désirs et des doutes. Cette hérédité fragile nous échoit. Qu’en fera-t-on ? »
Pour aller plus loin
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Gabriel et Marie-Hélène.