29 mars 2025

L'œuvre au Rouge - éditions Code9 -

Le feu de roue, cathédrale d'Amiens.

L’architecture des églises et des cathédrales de France est loin d’être uniquement consacrée à la représentation de l’Ancien et du Nouveau Testament. Cette remarque est particulièrement vraie pour l’art roman (le plus ancien), influencé par l’art byzantin du fait des croisades. La végétation la plus courante gravée sur les chapiteaux n’est-elle pas… la feuille de palmier ?!
Il faut considérer les édifices religieux du Moyen Âge non pas exclusivement comme des temples chrétiens, mais également comme des livres d’images créés à une époque où les fidèles ne savaient pas lire.
Et pour faire passer le message religieux, encore fallait-il que le peuple se sente chez lui dans ces impressionnantes bâtisses, ce qui explique qu’on y trouve également des scènes de la vie quotidienne, moissons, cycles saisonniers, sans parler des représentations de monstres divers (la crainte de l’Enfer !), de sirènes, de griffons, d’acrobates, ou de cochon comme à l’église Saint-Hilaire de Melle (célèbre pour son cavalier de l’Apocalypse).
Dans cet esprit, on peut imaginer que les alchimistes, nombreux alors, et qui se réunissaient régulièrement dans le narthex des églises pour discuter de leurs expériences diverses, ont laissé des traces de leurs activités dans ces édifices.
À cet égard, Notre-Dame de Paris et Notre-Dame d’Amiens présentent deux séries identiques de médaillons en bas-relief explicables exclusivement par la symbolique alchimique (ces cartouches ont été étudiés en détail par Fulcanelli dans Le Mystère des Cathédrales).
Nous avons choisi, pour illustrer notre propos, un motif (porche du Sauveur d’Amiens) qui existe à l’identique sur le portail de Paris. Cette gravure et toutes les autres ont-elles été réalisées par le même artiste ? On ne le sait pas, et on ne le saura probablement jamais, les graveurs du Moyen Âge ne signant jamais leurs œuvres ! Toujours est-il que cette image représente une phase connue et décrite dans bien des traités anciens : il s’agit de l’étape du feu de roue.
Les deux roues, curieusement enchevêtrées dans la gravure dans le but de n’en former qu’une, représentent les deux matières qu’il faut assembler et unir dans la cuisson hermétique. Quant au personnage, qui semble endormi, il veille en réalité une opération délicate, opération qui dure plusieurs semaines et qui serait vouée à l’échec au moindre relâchement, car en alchimie le feu du fourneau ne doit jamais s’éteindre ! 

Pour aller plus loin
Retour de lecteur : "Une brillante fable humaniste doublée d'un roman à 2 voix, une pépite littéraire !!!"
Retour de lectrice : "Un voyage fascinant à travers le temps et l'Histoire"
Ressenti de lectrice : "Ce livre est magnifique, sa fin bouleversante."

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Gabriel et Marie-Hélène.