24 janvier 2019

Chronique : Les imparfaits de Sandrine Yazbeck (Éditions Albin Michel).

Ravie de participer au jury des lecteurs Version Fémina pour ce livre fascinant !
Quatrième de couverture 
Londres 2013. Gamal, ancien grand reporter de guerre et prix Pulitzer, n’a plus eu de nouvelles de sa femme depuis cinq ans. Aussi, quand il découvre qu’Howard, son meilleur ami, se rend en secret à Positano dont elle est originaire, tout se met à vaciller.


Entre mensonge et trahison, amour, amitié et rivalité, le puzzle d’un trio apparemment parfait s’ouvre sur leurs failles et leurs secrets. À la fois intimiste et ouvert aux grands enjeux du monde, Les imparfaits entrelacent avec une grâce et une subtilité rares les émotions, les relations, les leurres que nous entretenons autant avec ceux que nous croyons connaître qu’avec nous-mêmes.

L'auteure


Ancienne avocate internationale, Sandrine Yazbeck a vécu 7 ans à Londres avant de s’installer à Boston. Père libanais, mère française, mari irlandais, deux jeunes enfants, elle a décidé de se consacrer à l’écriture à 40 ans. Les imparfaits est son premier roman.

Interview de l'auteure
Bonjour Sandrine !
Bonjour, Marie-Hélène, et merci pour vos questions !

Quelle lectrice êtes-vous ?
Je suis une lectrice avide qui fonctionne par phases. Ces dernières années, j’ai essentiellement lu des ouvrages de non-fiction en anglais. Des enquêtes journalistiques, des livres d’histoire, de science, tout m’intéresse. Depuis quelques semaines, je reviens à la fiction, en français. Je rattrape le « temps perdu » : quel bonheur !

Quels sont vos 5 romans préférés ?
Le tour du monde en 80 jours de Jules Verne, un souvenir d’enfance. Petite, j’étais souvent malade, je faisais des angines à répétition qui me clouaient dans mon lit avec de fortes fièvres. Une fois, je suis restée immobilisée près de trois mois. Je relisais ce livre sans cesse, plus que tous les autres, car je n’avais plus l’impression d’être dans mon lit : je faisais le tour du monde ! J’étais à Londres, j’étais en Égypte, en Inde, au Japon, aux États-Unis. Mais aussi, j’étais intriguée par ce personnage de Phileas Fogg qui pensait si différemment de moi et de tous les autres héros que j’avais alors rencontrés.
Le nœud de vipères de François Mauriac : je suis tellement admirative de son français.
La promesse de l’Aube de Romain Gary : probablement pour la même raison que le livre précédent
Mangeclous d’Albert Cohen, un souvenir d’adolescence : qui peut inventer un héros pareil ?
Cent ans de solitude de García Márquez qui a également marqué mon adolescence.

Quelles sont vos principales sources d’inspiration ?
La vie, les gens, toutes les histoires lues, entendues, ressenties, tous les détails, tous les ressentis qui m’ont frappée à un moment ou à un autre au cours de ma vie… n’importe quelle chose m’ayant touchée pourra revenir à la surface.
Des parties de ce roman sont-elles autobiographiques ?
Non, même s’il y a quelques clins d’œil personnels, comme Positano où j’ai passé toutes mes vacances enfant, Londres où j’ai adoré vivre, où je me suis mariée et où mes enfants sont nés, le thé que j’adore – même si je n’ai pas l’imposante cave à thés de Howard !  Et puis, la guerre… Reporter de guerre : le métier que je n’ai pas eu le courage de faire.

Quels est votre meilleur souvenir d’auteure ?
Le moment où j’ai su que j’avais enfin fini mon manuscrit, que cette fois-ci je n’y reviendrai pas. Depuis 10 ans que je travaillais dessus, certes « on and off », ce fut un grand moment pour moi !

Êtes-vous en train d’écrire un nouveau roman ?
Oui, j’écris la suite (ou plutôt le « préquel ») de mon roman sur l’enfance et la jeunesse des personnages. Je donne les clefs de ce qui les a conduits là où on les a trouvés dans Les imparfaits. 

Le (traditionnel) mot de la fin ? 
Bonne année à tous  - N’oubliez pas de poursuivre vos rêves !
MERCI infiniment d’avoir accepté de répondre à ces questions !

Merci à vous !

Notre chronique 
Un premier roman qui n’a rien d’imparfait que nous avons lu d'une traite !
Écriture fluide et recherchée. Thèmes intemporels, mais très intimistes également. Trio de protagonistes (mari, épouse et meilleur ami amoureux de l’épouse) qui pourrait nous emmener vers un vaudeville moderne, mais qui nous fait voyager et réfléchir de manière progressive grâce à un suspense savamment orchestré. Un roman choral qui nous tient en haleine jusqu’à la dernière ligne. Des personnages auxquels nous nous attachons immédiatement, qui tentent tous à leur manière d’échapper à un passé traumatisant (mort des parents de Clara, conflit en ce qui concerne Gamal, indifférence des parents de Howard). Des secrets entretenus pendant des années qui empêchent les personnages de mener la vie dont ils rêvaient. Des secrets qui une fois découverts se transforment en regrets. Superbe découverte ! Une histoire très forte dans des milieux fascinants, ceux des reporters de guerre, de la politique et de la presse internationale.
Un roman écrit avec grande sensibilité que nous recommandons vivement, une auteure que nous allons suivre !

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