Chronique littéraire : Le voyage d'une seconde de Kiahara Nour (Éditions Nouvelle Bibliothèque). Concours terminé.

Quatrième de couverture

Paraplégique depuis un an, Georges est sur le point de décéder dans son lit auprès de sa femme Catherine et de sa petite fille, Edna. Après quatre-vingts années de vie, il le sait, c’est maintenant qu’il va la quitter. Pourtant, après avoir fermé les yeux, il se retrouve quelques instants plus tard dans son salon, confortablement assis dans son fauteuil. Et le plus étonnant… c’est qu’il a retrouvé l’usage de ses jambes !

S’ensuit un long voyage à travers le temps, à travers sa mémoire, et à travers des bonds dans le passé qu’il ne contrôle pas. Là où d’autres personnes profiteraient de ce phénomène pour assouvir des fantasmes illégaux, Georges, lui, sait très bien à quoi il va dédier sa nouvelle vie. Retrouver le Fugace. Le célèbre tueur en série qui a assassiné sa fille, Tyana, en 1981 et qui ne cesse de sévir encore aujourd'hui.

Au-delà des vérités douloureuses qu’il s’apprête à découvrir et des rencontres fortuites, Georges fera une bien triste constatation. Vivre à l’envers implique de retrouver certains êtres chers, mais aussi… de dire adieu à d’autres. S’est-il suffisamment préparé ?

Notre chronique
Comment parler d’un roman aussi fort, aussi profond sans en dévoiler l’intrigue de surcroît ?
Ce thriller à l’envers, cette histoire à la Benjamin Button qui nous entraîne dans une quête existentielle pour le protagoniste, notre antihéros, Georges, qui n’a pas su durant sa vie protéger sa fille, faire les bons choix, « voir » tout simplement qui étaient ses proches, ne peut qu’émouvoir et bouleverser !
Ce texte très bien écrit, humain, propose au lecteur, en filigrane, de ne pas oublier l’essentiel : les relations humaines, de ne pas oublier qu’un jour, il sera trop tard pour dire ce que l’on a que le cœur, pour profiter des siens.
Un texte prenant, lu d’une traite. Des personnages fascinants et tellement humains, avec leurs failles et leurs personnalités diverses.
Un ouvrage qui évoque tant de choses, mais qui se concentre sur le danger des secrets, sur le besoin de parler et de protéger ceux que l’on aime à travers la parole.
Ce livre dénonce l’égoïsme (du père de Georges) qui nous enferme et peut même détruire des vies…
Un coup de cœur à partager et faire lire au plus grand nombre ! Une véritable leçon de vie et de sagesse ! Magistral et addictif ! MERCI Kiahara !

L'auteure

Je m’appelle Nour, Kiahara est un pseudonyme. Beaucoup (à peu près deux personnes) m’ont demandé : « Mais pourquoi te caches-tu sous un pseudo ? T’écris pas de romance X et tu ne fais pas l’apologie de théories complotistes ! »
Alors je répondrais que c’est simplement de la pudeur. Je me sens un peu plus à l’aise avec un masque sur les yeux (même si tout le reste est dévoilé 😉).

J’ai 22 ans et j’étudie depuis un an et demi en Espagne. L’expatriation m’a donné envie d’exercer mon futur métier sur un autre continent que l’Europe. En classe, je suis plutôt celle qui va s’asseoir au fond. J’aime voir sans être vue (en toute légalité, bien sûr :p ). Dans le bus, lorsque le chauffeur oublie de s’arrêter à mon arrêt (ça arrive souvent dans ma ville), je ne crie pas “LA PORTEEE!!”, je descends au prochain arrêt. J’aime beaucoup rire de ma personne, mais je préfère rire des autres. Il y a beaucoup de choses que je trouve paradoxales chez moi. Il y a des jours où je me sens très mal à l’aise auprès des gens, et d’autres fois où j’ai besoin de me mêler à la foule de Madrid. Mon introversion et ma timidité ne m’empêchent pas d’avoir mon petit caractère et de me battre pour les choses que je trouve injustes.

Savoir dessiner est pour moi le plus beau des talents. C’est magique de pouvoir retranscrire une image qu’on a en tête sur un morceau de papier blanc. Dans l’écriture, j’ai trouvé le moyen de peindre avec des mots : des émotions, des visages, des tableaux.

Et je trouve cela réconfortant. 

Interview

Quelle lectrice es-tu ?

Je lis un peu de tout, même si j’ai une préférence pour les thrillers et les histoires racontées dans un cercle restreint de personnes. Autour des mystères d’une famille, ou dans un huis clos par exemple. J’ai découvert récemment Sorj Chalandon et il est devenu l’un de mes auteurs préférés. Dans ses livres, il y a tout ce que je recherche : m’instruire, trembler, et être attachée à des personnages qui n’ont pas que des qualités !

Quand as-tu commencé à écrire ?

L’écriture m’a accompagnée depuis que je suis petite, mais, étrangement, je ne l’ai compris qu’à l’âge de vingt ans. En y repensant, j’ai toujours considéré l’écriture comme un remède pour moi, mais aussi pour les autres. Je me rappelle avoir écrit un poème à mon professeur de CM1 pour qu’il arrête de fumer. J’avais aussi offert un cahier rempli de poèmes à une guide touristique que j’aimais bien. J’ai retrouvé une page FB avec plus de 1000 j’aime, créée à l'âge de 15 ans et j’y racontais une histoire, chapitre par chapitre. (C’était un peu le Fyctia à l’ancienne :p)

En bref, depuis l’école primaire, je pensais déjà que les mots pouvaient être des cadeaux. Mais l’écriture est devenue une véritable passion pour moi qu’à la vingtaine !

Quelles sont tes principales influences ?

Je puise mon inspiration dans beaucoup de choses. Le cinéma, notamment pour l’élaboration d’un scénario. La musique, pour m’aider à m’immerger dans une scène. La nature, aussi, beaucoup.

Mais ce sont toutes les personnes qui m’entourent qui m’inspirent le plus. Cela peut être des amis que je connais très bien, comme des personnes à qui je n’ai jamais adressé la parole. Un regard dans la rue, un gosse qui regarde à travers la fenêtre d’un train, ou une mamie qui donne à manger aux pigeons.

Chaque être humain est unique, complexe et inspirant. On apprend beaucoup des autres, même d’un enfant. C’est pourquoi, dans “Le voyage d’une seconde”, j’ai veillé à donner une place, une identité à chaque personnage. Ils ont d’ailleurs la particularité d’être sincères, avec leurs forces et leurs faiblesses. Ce sont des personnes qu’on pourrait très bien croiser dans la rue.

As-tu la trame de ton histoire en tête avant de commencer à écrire ?

Oui ! Pour ce thriller dont la trame déroule la vie de Georges à l’envers, j’étais obligée d’écrire à l’avance le scénario. Agir de la sorte permet aussi de distiller des éléments de l’intrigue dans chaque chapitre et je me suis éclatée à le faire ! Alors évidemment, plus j’avance dans l’écriture et plus de nouvelles idées fleurissent dans ma tête. Mais j’essaye toujours de les intégrer sans trop perturber la trame de base :p

Quel retour de lecteur t’a le plus émue ? 

Il y en a eu beaucoup, je ne pourrais pas en citer qu’un seul ahah :p

Celui de Laurent Fabre, bien sûr. Je pense que tous les auteurs qui ont été chroniqués par Mister Fabre ont été touchés par sa façon de nous comprendre et d’entendre ce qu’on n’a pas forcément dit.

Celui d’un chroniqueur: ici.

Et celui d’un lecteur que je ne connaissais pas : Arnaud, il se reconnaîtra. Un grand merci à lui pour le soutien qu’il m’apporte ;)

Comment fais-tu la promotion de tes livres ?

J’essaye de faire une vitrine de mon livre sur Instagram et sur ma page auteure FB. J’aime créer des affiches en publiant des extraits. Mais il faut avouer que j’ai plus de mal à partir à la rencontre du lecteur. Je le fais, mais en serrant les dents ! Tant que j’aurai l’impression de déranger les gens en leur parlant de mon livre, d’avoir honte de partager des pubs sur des groupes, alors je pense que je ne pourrai jamais être à 100% dans la promotion. C’est dommage, car c’est important de se battre à fond surtout quand on est inconnu au bataillon. Je suppose que la confiance en soi vient avec le temps ;)

Il faut noter aussi que j’ai eu la chance d’avoir des lecteurs adorables qui sont toujours là pour partager et mettre en avant les livres d’auteurs inconnus de bon cœur ! Je parle notamment de Laurent Fabre (le fameux !), Sarah Auger, Séverine, Rebecca Greenberg (qui est aussi auteure), Vanessa et bien d’autres !

Quels sont tes projets d’écriture ?

Je suis dans l’écriture d’un recueil de nouvelles et d’un thriller sur fond de romance. Pourquoi thriller et romance ? Eh bien, parce que l’amour ne va que dans un seul sens :p

Le (traditionnel) mot de la fin ?

Je terminerai par une citation qui me parle beaucoup et qui reflète le message que j’essaye de faire passer dans mon livre. Mais libre à vous d’y voir le vôtre… :p

“Les secondes sont jalouses des minutes. Les semaines envieuses des années et les siècles regrettent les instants.”

Merci à toi, Marie-Hélène, pour cette interview, et ton éternelle bienveillance !! *cœur*

Concours 

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le tout avant le 10 mars 2019 à 17h ! 

Merci Kiahara du fond du cœur ! 

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