03 novembre 2021

Chronique littéraire : Le parfum des cendres de Marie Mangez (Finitude)

Présentation de l’éditeur
Les parfums sont toute la vie de Sylvain Bragonard. Il a le don de cerner n'importe quelle personnalité grâce à de simples senteurs, qu'elles soient vives ou délicates, subtiles ou entêtantes. Tout le monde y passe, même les morts dont il s'occupe tous les jours dans son métier d'embaumeur. Cette manière insolite de dresser des portraits stupéfie Alice, une jeune thésarde qui s'intéresse à son étrange profession.
Pour elle, Sylvain lui-même est une véritable énigme : bourru, taiseux, il semble plus à l'aise avec les morts qu'avec les vivants. Elle sent qu'il cache quelque chose et cette curieuse impénitente veut percer le mystère. Doucement, elle va l'apprivoiser, partager avec lui sa passion pour la musique, et comprendre ce qu'il cache depuis quinze ans.

Notre chronique
Quand un embaumeur - dont le nom est une allusion à peine voilée à un parfumeur célèbre  - rencontre une Alice, qui comme toutes les Alice, est curieuse et n'a pas froid aux yeux… Une renaissance très progressive, d’autant plus puissante, nous est livrée à travers des allers-retours entre le présent et le passé, illustrant à quel point ce dernier peut nous enchaîner et nous empêcher d’aller de l’avant. Une relation presque fusionnelle s’établit entre deux êtres perdus (de façons très diverses) qui vont pouvoir évoluer grâce à elle. Des thématiques essentielles pour ce premier roman très réussi : remises en question, réflexions sur la perte de repères, sur nos forces intérieures, souvent cachées, et le Sens de la Vie. 
Dans ce récit  superbe les mystères  ne manquent pas : pourquoi tant d'importance  accordée à la musique ? Ovide, le poète banni pour ses talents de devin étant cité, de quelles métamorphoses va-t-il s'agir, de quelles cendres qui ou quoi va pouvoir renaître ? Et pourquoi l'allusion à Médée la magicienne, impérieuse, passionnée, guérisseuse mais aussi plusieurs fois meurtrière, tristement célèbre  pour avoir tué ses propres enfants ? Des références constantes à l’éphémère, la mort et la vie, à l’audace, à la différence. Notre héroïne (au nom prédestiné) s'avance dans un pays des merveilles décalé, étrange et énigmatique. Accompagnons-la pour notre plus grand bonheur !

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Gabriel et Marie-Hélène.