03 mars 2022

Prix du Premier Roman 2022 de La Ville de Limoges - Interview des auteurs sélectionnés - Sophie d'Aubreby.

Sophie d'Aubreby

est née en 1988, elle vit à Bruxelles. S’en aller est son premier roman.

Bonjour Sophie d'Aubreby,

Votre roman, S'en aller, fait partie des huit ouvrages sélectionnés pour le Prix du Premier Roman de la Ville de Limoges. Pourriez-vous nous donner votre ressenti à l'annonce de la sélection ?

Bonjour Marie-Hélène, l'annonce de la sélection pour le Prix du Premier Roman m'a procuré une grande joie. Je crois qu'on y trouve une forme d'encouragement à continuer.

Êtes-vous une lectrice compulsive ?

J'alterne des phases de lecture compulsive et d'autres de grand vide, en fonction du temps et de l'énergie que me laissent mon emploi et mes projets. Et puis, mon cheminement de lectrice s'affine et gagne en sinuosités. Je lis moins, et gagne sans doute en précision dans mes choix.

Quels sont vos genres littéraires préférés ?

J'ai toujours lu beaucoup de romans et de poésie. Depuis quelques mois, je lis aussi davantage de nouvelles qu'auparavant.

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur un(e) auteur(e) que vous appréciez particulièrement ?

Il me serait difficile de n'en choisir qu'une... Spontanément, je pense à Annie Lulu, dont Les grands lacs dans la mer noire m'ont bouleversée. La langue qui porte l'histoire est lancinante, elle vous prend pour ne plus vous lâcher et remonte la généalogie d'enjeux qui nous traversent toutes et tous encore aujourd'hui, par une histoire rigoureusement structurée. C'est une histoire qui élargit le champ de vision, et un magnifique hommage aux citoyennes et aux citoyens qui se mobilisent en République Démocratique du Congo, aux luttes non-violentes portées par la Lucha. 

Parmi les grandes autrices qui ont été déterminantes dans mon cheminement de lectrice (et par la suite d'autrice), il y a Annie Ernaux, Monique Wittig, Hélène Cixous, Hélène Bessette, Virginia Woolf et tant d'autres !

Avez-vous des habitudes d'écriture ?

Je prends beaucoup de notes éparses, au cas où elles pourraient servir à l'un ou l'autre texte que j'ai en tête. Pour le reste, je m'adapte à chaque texte et aux conditions telles qu'elles se présentent. L'unique élément dont j'ai impérativement besoin pour écrire se résume au calme, à la solitude. Que ce soit chez moi, ailleurs, le matin ou le soir n'a pas beaucoup d'importance. 

Avez-vous de nouveaux projets littéraires ?

Oui, j'en ai quelques-uns. Des embryons de textes qui attendent de mûrir, quelques commandes et un roman pour lequel j'aimerais trouver le temps et le calme nécessaires.

Comment est né S'en aller ?

S'en aller est né de ma rencontre avec une femme nommée Carmen, dans les archives, les photos, les formulaires. Auprès des personnes qui l'ont connue, aussi. De son histoire entremêlée à la mienne, obsédante au point de vouloir la raconter - et, inévitablement, la réinventer.

Pourquoi ce choix du monde marin ?

Le monde marin, tout autant que Java ou encore la seconde guerre mondiale sont moins le fruit de ma volonté que celui de l'histoire que je voulais raconter. Ils se sont imposés à moi, je les ai découverts et inventés en les écrivant - je ne connaissais pas grand-chose ni à la pêche, ni à la danse avant de me lancer dans l'écriture du roman. La quatrième partie, où j'explore le territoire d'un corps vieillissant, m'est plus personnelle. C'est un thème auquel je reviens souvent.

Le mot de la fin.

Je suis très heureuse de partager cette sélection avec de si beaux premiers romans.


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