Description de l’éditeur
« Les petites joies ne font pas de bruit, elles ne s’annoncent pas à grand fracas de cuivres comme les réussites éclatantes, mais elles sont là, blotties dans les interstices, entre deux échecs […]. Si discrètes qu’il faut les débusquer, les prendre contre soi, les protéger du vent. Si fugaces qu’elles ne laissent dans la mémoire qu’une ombre de douceur. Mais c’est avec ces douceurs-là qu’on réussit à survivre. »
En Italie, Acia se retrouve sans projet ni attache lorsque le patron de l’osteria où elle travaille disparaît avec l’argent de la caisse. Le hasard, et la compagnie despotique, mais amicale d’un chat des rues napolitaines la mènent jusqu’à un banc sur lequel elle découvre un livre de cuisine.
À l’intérieur, le nom d’un village : Palazzo. Acia y voit un signe et décide de se laisser guider une fois encore par le destin capricieux qui semble gouverner sa vie. Peut-être doit-elle rapporter ce livre à sa propriétaire ?
À quelques milliers de kilomètres de là, à Izmir, Kamar est sur le point d’embarquer avec sa fille sur un canot de fortune. Pour fuir les bombardements, la mort, la guerre qui ravage la Syrie… Elle n’emporte avec elle qu’un peu d’argent, le souvenir de son mari et, avec une cuillère en bois sculpté léguée par sa grand-mère, les effluves épicés des mets de son pays.
Notre chronique
Ce récit choral nous plonge dans l’enfer de la Syrie en guerre d’une part, et celui du deuil et de la solitude d’autre part. Deux destins vont se croiser et se soutenir pour survivre à l’indicible, à la douleur que l’on porte en soi constamment. Deux vies déchirées, deux âmes en peine qui vont, à travers l’entraide, la reconnaissance des fêlures, la cuisine et la nature, se reconstruire ensemble et apporter une compagnie très appréciée à une vieille dame. Beaucoup de douceur, de fragilité dans ce roman éloquent et touchant, au cours duquel nos héroïnes vont trouver leur « pays aux longs nuages », leur nouvelle terre promise.
« Pour Hana, je devais me durcir, comme la lame d’un couteau, capable de percer et trancher, de nous ouvrir une voie. Vers quoi ? Je n’arrivais même pas à l’imaginer. Un abri où respirer, écarter la peur. »
« – Tout ira bien, kbida. Je suis là, tout ira bien.
La proue arrondie est maintenant dirigée vers la pleine mer. Je refoule mes propres angoisses. Là-bas nous serons en paix et en sécurité. Là-bas, les enfants ne jouent pas à quelques pas des cadavres ; ils ne passent pas leurs nuits dans des caves, leurs écoles ne sont pas bombardées, ils ont à manger, on ne les enlève pas pour les torturer. Là-bas, Hana pourra rire et courir dans des jardins toujours verts.
Là-bas. »
Une très belle histoire de résilience et d’amitié.
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Gabriel et Marie-Hélène.