Chronique de l'ouvrage de la box littéraire Exploratology :
Lectures libanaises
L'auteur a recueilli les confessions de sa propre mère, qui
n'est peut-être pas un modèle de vertu conjugale mais un symbole de courage et
de dignité.
Portrait d'une femme du peuple, rusée, truculente, enjouée,
née au début des années 1930 dans une famille chiite extrêmement pauvre du sud
du Liban, ce roman truculent salué par Coetzee est déjà un succès dans le monde
anglophone.
L'auteure
Née en 1945 dans le Sud-Liban, Hanan est une auteure de langue arabe.
Élevée avec ses frères dans une famille chiite, elle fait
ses études au Caire, puis en 1973 devient journaliste pour le quotidien
libanais An-Nahar, puis le magazine Al-Hasna. Elle se marie avec un catholique
anglais sans en informer sa famille. En 1975, elle quitte le Liban et le
quartier de Ras al Nabeh où elle vit à Beyrouth. Elle séjourne alors dans
plusieurs pays du Golfe, dont l'Arabie saoudite, avant de se fixer à Londres.
Ses romans et ses nouvelles sont traduits dans 20 langues.
Elle a également traduit en anglais et adapté pour le théâtre 20 histoires des Mille et Une Nuits, mises en scène par
l'Anglais Tim Supple, traduit en français sous le titre La Maison de
Schéhérazade.
En 2010, elle reçoit le Prix du roman arabe pour Toute une histoire. Son dernier titre
paru, Les vierges du Londonestan n'est
pas encore traduit français.
Les livres de Hanan el-Cheikh traitent de sujets souvent
tabous dans la culture arabe, comme la prostitution, l'homosexualité,
l'avortement. C'est ainsi que Histoire de
Zahra (le livre qui l'a rendue célèbre) a dû être publié à compte d'auteur.
Aucun éditeur libanais ou arabe n'a voulu diffuser l'histoire de cette jeune
fille qui, dans le chaos de la guerre, fuit sa famille qui l'étouffe, et vit
des amours chaotiques et parfois violents, divorce, avorte par deux fois, tombe
dans la dépression, et finalement est abattue par l'un de ses amants, un
sniper.
Elle aborde aussi la critique des valeurs patriarcales et de
l'oppression masculine sur les femmes dans Femmes
de sable et de myrrhe. Le livre est aussi une réflexion sur la difficulté
de vivre entre deux cultures, thème que l'on retrouve dans d'autres romans,
comme Londres mon amour.
Notre chronique
Histoire bouleversante d’une femme libanaise qui tente de s’extirper
des diktats du Liban et de vivre selon son cœur, dans un pays où la femme n’est
pas, en particulier à l’époque, libre de ses faits et gestes. C’est aussi une preuve d’amour pour la mère de l’auteure qui a dû « abandonner »
ses deux premières filles (dont Hanan) lorsqu'elle a divorcé. Hanan
a eu beaucoup de difficultés à lui pardonner ce qu’elle perçoit comme une
trahison. Un superbe
hommage à cette mère qui a tout transgressé pour vivre la vie qu’elle
souhaitait. Un roman magnifique, poignant.
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Gabriel et Marie-Hélène.