Le temps d’un automne, quatre personnages -
Maxime, Tania, Clémence, Gabriel - évoluent avec leurs doutes, leurs
questionnements, leurs espoirs. Ils se rencontrent, se croisent, se cherchent,
explorent leur passé pour construire leur avenir. Par petites touches, ils
reviennent sur des blessures, des erreurs, des souvenirs, pour mettre au jour
ce qui les unit et leur permettre de tisser les fils de leur vie future. Chacun
d’eux suit sa trajectoire et cherche à donner un sens à sa vie, à se
réconcilier avec son passé ou à éclaircir des secrets oubliés. Pour trouver le
chemin vers l’autre et vers la paix.
Maxime avait déambulé longtemps dans la ville. C’était une
belle journée de fin d’été, quand les soirées appellent encore à la fête et à
la joie. Il était seul dans cette foule colorée et chaleureuse, immergé dans
une langue qu’il ne comprenait pas mais qu’il savourait. Il se laissait porter,
fasciné par les images, les sons, les odeurs... Baigné dans une douce
mélancolie, sans projet ni désir. Il avait fait une halte à la terrasse d’un
café. Le serveur parlait français, ils avaient partagé un bout de conversation
amicale. Puis il avait dégusté sa bière, avant d’aller marcher le long des
quais.
Peut-être allait-il s’arrêter là. Cette ville lui plaisait.
Il était arrivé au Portugal depuis une quinzaine de jours. Pour une fois, il
avait pris le temps de tout laisser en ordre. Vendu quelques affaires. Donné le
reste. Confié ce qui lui était le plus cher à Gabriel.
Sans trop s’en rendre compte, Maxime s’était éloigné du
quartier touristique de la vieille ville et se retrouvait accoudé à la rambarde
d’un pont, au-dessus du fleuve. Il en observait les remous et s’abîmait dans
cette contemplation, l’esprit vide, libéré. Comme si son être tout entier
prenait vraiment possession de cet instant.
Une voix derrière lui le fit sursauter et le ramena au réel
:
— Vous allez pas l’faire.
Maxime dévisagea la frêle jeune femme qui venait de
s’adresser à lui. Le visage have et les traits tirés. Le corps chétif. Une
grande cape jetée sur les épaules. Il lui en voulut d’avoir troublé ce moment.
Il aboya sa question sur un ton agressif :
— Comment saviez-vous que j’étais français ?
— La table à côté de vous… Tout à l’heure…Vous avez parlé
avec le serveur.
— Vous m’avez suivi ?
— Oui.
— Pourquoi ?
Elle ne répondit pas. Elle reprit, d’une voix impersonnelle
et détachée, telle un oracle :
— Vous allez pas l’faire.
— Faire quoi ?
— Sauter. Vous le ferez pas.
Maxime se demanda un instant si l’idée lui en était même
venue… Mais il ne voulait pas se laisser entraîner sur cette pente-là. Il lui
renvoya aussi sec :
— Et vous ? Vous allez sauter ?
— Moi, fit-elle avec un drôle de sourire pensif, j’aurais
des raisons, mais j’ai pas le droit.
Après une carrière d’enseignante, Suzanne Max
a d’abord écrit pour les enfants. Elle publie avec son partenaire Alain Benoist
la série des aventures de Liann l’enfant faune, l’occasion pour elle de
délivrer en douceur un message de protection de l’environnement dans quatre
petits romans riches en péripéties.
Avec Un puissant murmure, elle signe ici son
premier roman.
Provençale d’origine, Suzanne Max vit
désormais dans le Sud-ouest, dans une région rurale entre Landes et Gers.
Notre chronique
Un ouvrage comme je les aime : admirablement écrit, tout
en émotion et d’une profondeur rare. Tout commence, d’ailleurs, très bien avec
la préface de Jean-François Rottier.
Puis nous plongeons dans un récit poignant, fascinant, dans lequel les destins de quatre personnages s’entremêlent, petit à petit.
Ce récit nous parle de thématiques essentielles : d’amour (familial), d’amitié, du mal que l’on peut faire aux autres sans le vouloir, de la famille, de la confiance en soi, de la trahison, des souvenirs qui resurgissent, du passé avec lequel il faut parfois se réconcilier, en bref, il nous parle des liens qui nous unissent, car nous sommes des êtres avant tout sociaux !
À lire de toute urgence !
Puis nous plongeons dans un récit poignant, fascinant, dans lequel les destins de quatre personnages s’entremêlent, petit à petit.
Ce récit nous parle de thématiques essentielles : d’amour (familial), d’amitié, du mal que l’on peut faire aux autres sans le vouloir, de la famille, de la confiance en soi, de la trahison, des souvenirs qui resurgissent, du passé avec lequel il faut parfois se réconcilier, en bref, il nous parle des liens qui nous unissent, car nous sommes des êtres avant tout sociaux !
À lire de toute urgence !
Interview de l'auteure
Quelle lectrice êtes-vous ?
J’ai besoin de me plonger totalement dans un roman, dans son
ambiance. C’est pourquoi j’aime savoir que j’ai du temps devant moi, je ne
pourrais pas lire à la va-vite entre deux stations de métro ! Je suis capable
de ne plus lâcher un livre pendant la plus grande partie de la nuit ! Quant au
type de littérature que j’aime, c’est assez varié : littérature générale ou
romans policiers, il faut que la narration me captive et que je prenne le temps
de connaître les personnages en profondeur. C’est pourquoi je suis moins portée
vers les romans courts ou les nouvelles.
Quelles sont vos principales influences ?
Les livres qui ont marqué mon enfance et mon adolescence ont
eu leur influence par la suite, je pense. Enfant, c’était Sans Famille d’Hector
Malot, à 13 ans c’était Le journal d’Anne Franck, Terre des
hommes de Saint-Saint-Exupéry, Premier de cordée de
Frison-Roche, mais aussi tous les Sherlock Holmes et les Agatha Christie ! J’ai
besoin d’émotion dans la lecture comme dans l’écriture, mais aussi d’une
construction narrative qui suscite des interrogations, des anticipations du
lecteur. Plus jeune, j’adorais jouer au détective en lisant et la construction
du roman est un point qui demeure très important pour moi dans l’écriture.
Comme lectrice, j’aime aussi que les romans ne soient pas trop réalistes et
laissent une place à l’imaginaire. J’admire ceux de Fred Vargas par exemple,
qui parviennent à mêler les deux aspects : enquête policière et ambiance
onirique. Ou encore D’après une histoire vraie de Delphine Le Vigan,
qui gomme les frontières entre le réel et l’imaginaire.
Quand avez-vous commencé à écrire ?
À 14/15 ans j’écrivais les articles du journal du lycée et
mon premier roman d’aventures, à 20 ans un premier roman policier... En fait,
j’ai toujours écrit, mais tout cela est resté longtemps en sommeil. Ce n’est
que bien plus tard que s’est concrétisé mon projet d’écriture grâce à une
première publication : j’ai commencé par la littérature jeunesse, sous
l’impulsion d’un ami dessinateur avec qui j’ai publié les aventures de Liann,
l’enfant faune, avant de me lancer dans ce premier roman.
Quel retour de lecteur/lectrice vous a le plus émue ?
Le premier ! Car jusqu’à ce que je lise cet avis, paru sur
le site Ex Æquo peu après la sortie du livre, je n’avais pas vraiment réalisé
que mes personnages appartenaient désormais aux lecteurs et que mon roman était
capable de toucher les gens. C’était encore irréel, peut-être que je n’y
croyais pas. Or, le retour de cette lectrice pointait justement cette émotion
et cette construction narrative que je souhaitais tant y mettre. J’en ai été
profondément émue. Mais j’ajoute que je remercie tous les autres lecteurs et
lectrices pour les retours suivants qui m’ont également beaucoup touchée.
Quand écrivez-vous ? Avez-vous un rituel d’écriture ? de
petites manies d’auteure ?
Je note sur papier tout ce qui me vient, à tout moment de la
journée : des idées, des mots, des images... Tout cela me permet de visualiser
des scènes ou de m’imprégner d’une ambiance. Quant au moment d’écriture
proprement dit, c’est à l’ordinateur, dans mon bureau, au calme, plutôt le
matin, souvent très tôt.
Quel a été votre plus grand bonheur littéraire ?
Question difficile ! Tout ce qui concrétise mon travail
d’écriture est un bonheur. Mais au-delà des premières réalisations en
littérature jeunesse, je pense que recevoir le colis contenant les premiers
exemplaires de mon roman m’a procuré une immense joie, c’était la réalisation
d’un projet qui mûrissait depuis longtemps et me tenait à cœur.
Pouvez-vous nous parler de vos livres ?
Pour le moment, Un puissant murmure est mon
seul roman adulte. Mes autres livres se sont naturellement tournés vers
l’enfance qui a une grande importance pour moi : j’ai adoré mon métier
d’enseignante et mes ouvrages jeunesse en découlent sans doute. Pourtant, ce
roman adulte mûrissait en moi depuis pas mal de temps. J’ai beaucoup aimé
l’avis d’une lectrice qui compare le livre à une toile d’araignée sur laquelle
j’aurais déposé finement chaque sentiment ou chaque action de mes personnages
comme une petite goutte de rosée. Pour moi, c’est une image qui ressemble à mon
livre.
Êtes-vous en train d’écrire un nouveau roman ?
Je viens de terminer un nouveau roman jeunesse, cette fois
pour les 9/12 ans, dont l’action se passe durant l’Antiquité, sur une île
imaginaire. Il devrait paraître durant le premier trimestre 2020. Pour un
deuxième roman adulte, laissons le temps au temps !
Le mot de la fin ?
Ce ne peut être que MERCI ! à vous Marie-Hélène pour cette
interview et pour l’attention que vous portez à mon travail, mais aussi à tous
ceux qui ont permis à mes livres de voir le jour et aux personnes qui m’ont
fait ou me feront confiance en les lisant !
Pour aller plus loin
Le site de l'auteure.
Sa page Facebook.
L'ouvrage finalistedu Prix Lire en Tursan 2019.
Laprésentation du roman sur le site de l’éditeur.
La page Amazon.
MERCI Suzanne !
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