12 février 2021

Chronique littéraire : Tout va me manquer de Juliette Adam (Fayard).


Description de l'éditeur

Etienne s’ennuie. Dans le magasin de jouets où il travaille, dans l’appartement où il vit avec son grand-père, dans cette petite ville où il n’y a jamais rien à faire. Partout, il promène sa solitude, et se demande s’il n’est pas en train de passer à côté de sa vie.

Alors, lorsqu’il se fait frapper par erreur par une inconnue au cœur d’un carnaval, il y voit un signe. Quelque chose se produit enfin. Quelqu’un l’attend quelque part.  

A force de la croiser sans cesse, il finira par apprendre son nom. Elle s’appelle Chloé. Il tentera de saisir son caractère inflammable, de dompter son imprévisibilité.

Chloé est de celles qu’on ne peut pas vraiment cerner. Qui ne se laisse pas approcher. Constamment à deux doigts d’imploser. Maladroit et rêveur, Etienne n’a jamais vraiment su comment aborder une fille. Pourtant, ils vont se tourner autour. Et, dans un curieux mélange de fantaisie et de noirceur, faire un bout de chemin ensemble.

Notre chronique 

Un texte qui, à l'aune de ses personnages atypiques, crie la différence et nous entraîne dans les méandres de leurs émotions.

"Elle aimait contempler les petites choses cachées, les détails abandonnés, leur donner un sens qu’elle seule pouvait imaginer." (Chloé)

"Décoder les signes, interpréter un rire, décrypter les messages de plus en plus énigmatiques avec le temps lui apparaissait comme une science à jamais hors de portée." (Étienne)

Ces deux âmes à fleur de peau, dans des genres opposés, ce grand-père dont la maladie, la souffrance, le deuil non fait, nous touchent forcément. 

Un roman sur la difficulté d'être jeune, de se reconstruire lorsque sa famille est dysfonctionnelle ou lorsque l'on a été agressé, lorsque l'on est également agressé verbalement à longueur de temps à cause de ses spécificités....

Et de la gageure de vivre cela ensemble :

"Vous savez, Zoé, on n’est jamais seul. On croit l’être, mais ce n’est pas le cas. Ou plutôt, on refuse de le voir. Il existe toujours des gens comme nous, mais on les étouffe. Parce que, quelque part, on a envie d’être spécial. Unique. De porter un fardeau bien trop lourd pour soi en secret, que nous seul trimbalons." (Extrait du tout début de l'ouvrage).

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Gabriel et Marie-Hélène.