L’organisme de Diane tente de s’adapter doucement. Elle dort moins, devient plus forte et développe une endurance impressionnante. L’employée modèle qu’elle était peut encore plus se surpasser au travail. Or des effets insoupçonnés de l’intervention qu’elle vient de subir l’affolent. L’espace dans sa tête se resserre, elle sent du métal à la place de ses os. Tout est plus vif – sa vision, son odorat, sa respiration. Comble de la panique, ses cheveux et ses poils deviennent complètement roux en l’espace d’une nuit. Et puis les mâles commencent à la suivre.
Notre chronique
Un livre superbe : couverture étonnante, mystérieuse, illustrations métaphoriques à l'intérieur de l'ouvrage, qui nous poussent à aller plus loin, à nous projeter dans cette histoire en quelque sorte diffractée, un livre magnifique, souvent poétique et superbement écrit.
Nous sommes immédiatement happés par ce triple récit (en apparence) qui nous livre des extraits encyclopédiques sur le lièvre d'Amérique, un texte à la seconde personne dans lequel la narratrice s'adresse à un ami, Eugène, qui se passe sur une île éloignée de tout, qui sera le théâtre d'un drame, une dernière partie rédigée à la troisième personne dont la protagoniste, Diane (la Diane, déesse chasseresse de la mythologie romaine ?) se débat, de toute évidence, avec des fissures, des failles, des difficultés issues de son passé et de son présent.
Elle semble souffrir de son métier, de l'exigence de performance, de la lutte pour être la meilleure, quitte à écraser les autres et à n'être l'amie de personne...
Ce texte kaléidoscopique (qui nous est livré par petites touches... dans le désordre et ménage un suspense particulièrement bien dosé) nous donne à voir l'effet des choix de vie qui ne conviennent pas et qui peuvent même nous conduire au burnout et nous détruire si l'on ne réagit pas..
Trois fils qui finissent par se rejoindre et nous plonger dans les thématiques essentielles du sentiment d'appartenance, de notre rapport à la société, au travail et à la nature, des drames qui nous poursuivent et de la fuite en avant qui ne résout rien... comme la chirurgie si elle est mal utilisée, ou choisie pour les mauvaises raisons.
Une fable puissante sur une descente aux enfers qui aurait pu très mal finir, sur le danger de notre monde capitaliste qui nous demande toujours davantage, et sur le déséquilibre causé par ces exigences inhumaines...
Un tissage énigmatique et très beau, qui ne trouve sa résolution complète que dans les toutes dernières lignes... Captivant.
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Gabriel et Marie-Hélène.