27 novembre 2021

Visite : "Les éditeurs limousins du XVIe siècle à nos jours" à la BFM de Limoges.

Malgré le COVID et tous les malheurs qui nous tombent sur la tête, voilà un très bon moment (il faut impérativement s’en ménager !) passé au pôle patrimoine de la BFM. 

Une heure et demie de visite guidée qui nous a permis de découvrir la riche histoire de la bibliothèque et d’accéder à des lieux interdits au public, les fameuses archives que chaque bibliothèque digne de ce nom conserve en son sein comme un précieux trésor (et c’en est un !)

C’est qu’une médiathèque a deux rôles, le premier, mettre le savoir à la portée de tous, le second, entreposer les manuscrits, les éditions anciennes qui sont plus que les dépositaires de la connaissance : ce sont des objets d’art. Et grâce à notre guide, savante et à l’écoute d’un cercle de passionnés inscrits pour l’occasion, nous avons pu voir de près (mais sans les toucher) incunables et éditions de tous les siècles, du quatorzième jusqu’à nos jours. Un voyage dans le temps on ne peut plus fascinant, pour nous, amoureux des livres. Soixante-dix mille livres anciens !

Certains, les plus fragiles, sont entreposés dans un local doté d’une hygrométrie fixe. Malgré ces précautions on aura été étonné de leur état de conservation au bout de cinq cents ans, surtout quand on pense qu’une édition d’aujourd’hui se détériore et jaunit après seulement quelques années. C’est que, nous explique la bibliothécaire, les livres étaient par le passé fabriqués avec des tissus, alors qu’ils sont tous aujourd’hui conçus avec de la pâte à bois, d’où les problèmes récurrents et insolubles d’acidité. Beaucoup d’ouvrages édifiants, des bibles, des vies de Saints. Pour s’investir dans une publication, il fallait par le passé – vu la masse de travail que cela représentait, du page à page – que cela vaille le coup ! Et puis il fallait l’autorisation du Roi, une sorte de censure inavouée que certains n’hésitaient pas à braver à leurs risques et périls…

Le Limousin n’était pas en reste avec la grande famille des Barbou, originaires de Lyon et installés dès le dix-septième siècle dans notre bonne ville de Limoges, ainsi que les Bargeas imprimeurs-typographes locaux. Des affaires de familles en somme.

Je ne raconte pas par le menu toutes les informations qui nous été données. Le mieux, c’est de faire la visite, vous ne le regretterez pas. En outre, comme je le disais au début de cette chronique, notre petite troupe a été emmenée dans les archives fermées au public, quasi aussi impressionnantes que les entrepôts de l’armée américaine dans Indiana Jones, ces archives bénéficiant d’un système de rayonnage pivotant dont je vous laisse découvrir l’ingéniosité. À cette occasion, notre guide a ouvert pour nous quelques ouvrages prestigieux que vous pouvez admirer sur les photos qui illustrent notre texte. Le mieux, bien sûr, c’est de les voir en vrai. C’est tellement plus touchant, plus émouvant, un peu comme ces grottes paléolithiques ornées d’animaux qui paraissent avoir été dessinés la veille, alors qu’ils ont dix ou vingt mille ans…  


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Gabriel et Marie-Hélène.