Description de l'éditeur
Trente ans après leur avènement sur le continent africain, les transitions démocratiques sont en proie à diverses formes de menaces et à de multiples facteurs d’empêchement. Parallèlement, les « démocraties anciennes » sont confrontées à une crise existentielle inédite, à la fois ébranlées par la défiance d’une partie des opinions internes et déstabilisées par l’affirmation offensive, sur la scène internationale, de nouvelles puissances autocratiques et autres régimes « a-démocratiques ». Comment, dans ce contexte, conforter la quête de l’idéal démocratique en Afrique ?
Considérant que les démocraties anciennes et les émergentes ont destin lié, Francis Laloupo explore les causes et les manifestations d’une crise historique des systèmes démocratiques, les impacts et les mécanismes d’une bipolarisation systémique sur la scène internationale, et ses conséquences sur les processus de démocratisation dans les pays du Sud, singulièrement sur le continent africain. Une « ode à l’urgence démocratique » à travers le monde et un plaidoyer pour « inventer de nouvelles formes de vie » en ce troisième millénaire.
Journaliste et enseignant en géopolitique, Francis Laloupo a été depuis les années 1980 directeur de plusieurs publications et rédactions. Consultant spécialisé pour des médias internationaux, il préside depuis 2003 l’Observatoire des Réformes et Géopolitiques d’Afrique et Partenaires d’Europe (ORGAPE).
Notre chronique
Dans les années soixante-dix, René Dumont (premier candidat écologiste à l’élection présidentielle française) écrivait un livre polémique intitulé : L’Afrique noire est mal partie.
Si près de la colonisation, les difficultés d’émancipation africaine avaient des causes assez logiques. Mais qu’en est-il cinquante ans plus tard ?
Francis Laloupo reprend cette problématique de manière passionnante puisqu’il élargit le problème en le plaçant dans une logique de remise en cause planétaire de la démocratie elle-même comme système idéal de gestion d’une société (tout du moins ce qui allait de soi dans l’esprit des Occidentaux).
Analyser le problème de la démocratie à l’échelle d’un continent qui inclut cinquante-quatre nations est forcément réducteur. Certains pays, comme le Bénin, ont tenté pendant un temps l’expérience politique pluraliste, d’autres ont gardé le système de l’homme providentiel.
L’auteur montre bien que les influences extérieures sont restées déterminantes dans le destin de beaucoup de pays de ce continent. D’abord, du fait des anciens colonisateurs qui ont encouragé la pérennité de pouvoirs collaborateurs, puis de l’interaction plus récente de grandes puissances émergentes (Chine, Russie) avides de matières premières. L’auteur montre bien à quel point la situation est complexe et dans quelle mesure les Africains, qui pour beaucoup manquent d’éducation (leurs systèmes scolaires sont très déficients – à dessein ? —), sont facilement manipulables. Tout ce qui vient des Occidentaux, bien sûr, les anciens oppresseurs, devient, dans cet esprit, facilement suspect à leurs yeux, y compris le principe même de démocratie. Les autocrates ne réussissent-ils pas mieux sur le terrain planétaire ? Ne sont-ils pas une référence plus valable finalement ?
Le complotisme occidental et l’élection de Trump ont largement conforté cette idée.
Alors, que deviendront les régimes africains ?
Resteront-ils exploités, infantilisés, non plus par les Occidentaux, mais par des nouveaux venus, aussi peu scrupuleux ?
La guerre avec l’Ukraine redorera-t-elle le blason des démocraties ?
Désormais, les Africains ont leur destin entre leurs mains.
Merci à Babelio pour cette Masse Critique !
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Gabriel et Marie-Hélène.